Ce que vous allez apprendre dans cet article Quelles sont les rĂ©pĂ©ÂtiÂtions malvenuesPourquoi vouÂloir les chasser5 outils logiciels Les rĂ©pĂ©ÂtiÂtions sont une des bĂȘtes noires de lâĂ©ÂcriÂvain. Voici quelques outils logiÂciels pour vous aider Ă les chasÂser lors de vos sĂ©ances de corÂrecÂtion de texte. On vous lâa dit, rĂ©itĂ©rĂ© et redit, et pourÂtant vous en metÂtez encore dans tous vos manusÂcrits des rĂ©pĂ©ÂtiÂtions. La rĂ©pĂ©ÂtiÂtion, inconÂgrue comme un pet au beau milieu du Lac des Cygnes, est souÂvent invoÂlonÂtaire et dĂ©saÂgrĂ©able. Elle a le don de disÂsiÂper illico toute illuÂsion romaÂnesque. Ne laisÂsez pas Ă votre Ă©venÂtuel Ă©diÂteur le traÂvail de toiÂletÂtage du livre !Typologie, et petite revue de lâarsenal rĂ©pressif. RĂ©pĂ©tez, rĂ©pĂ©tez, il en restera toujours quelque chose, quelque chose⊠les rĂ©pĂ©ÂtiÂtions de preÂmier jet » vous en ferez sĂ»reÂment. Le phĂ©ÂnoÂmĂšne se proÂduit lorsque vous Ă©criÂvez, que ça vient bien », et que vous nâavez pas le temps de vous attarÂder Ă des brouÂtilles comme le choix dâun mot. Il se renÂcontre souÂvent dans la dĂ©siÂgnaÂtion dâun perÂsonÂnage on ne peut pas tous les appeÂler tout le temps par leur prĂ©Ânom, nâest-ce pas ? Mais lâhomme » ou la jeune femme » finissent eux aussi, Ă la longue, par sâ tourÂnures favoÂrites on peut les rapÂproÂcher des darÂlings », tels que thĂ©oÂriÂsĂ©s par cette chĂšre Syven. Il sâagit de tourÂnures quâon adore et quâon met Ă toutes les sauces. Par exemple, tiens, chez moi⊠Eh bien trouÂvez-les ! RepĂ©rez les tourÂnures que moi-mĂȘme, je vous resÂsers sans arrĂȘt ! Combien de fois je te lâai dit, Jean-Edern ? » la pauÂvretĂ© de lanÂgage lĂ , il sâagit souÂvent dâune posÂture. Vous recherÂchez le style dĂ©pouillĂ©, simple. Mais le dĂ©pouilleÂment nâest pas la pauÂvretĂ©. On peut ĂȘtre simple sans indiÂgence. Nâexcusez jamais une rĂ©pĂ©ÂtiÂtion sous prĂ©Âtexte dâidĂ©ologie litÂtĂ©Âraire. Le lecÂteur lambda, lui, ne vous excuÂsera assoÂnances Pas de pitiĂ© ! ! ! La langue franÂçaise offre des sonoÂriÂtĂ©s extrĂȘÂmeÂment variĂ©es. Un de ceux qui lâont le mieux comÂpris, dâaprĂšs moi, est Charles Baudelaire BientĂŽt nous plonÂgeÂrons dans les froides tĂ©nĂšbres ;Adieu, vive clartĂ© de nos Ă©tĂ©s trop courts !Jâentends dĂ©jĂ tomÂber avec des chocs funĂšbresLe bois retenÂtisÂsant sur le pavĂ© des cours. Cet art de la variaÂtion des sonoÂriÂtĂ©s est absoÂluÂment magistral. HĂ©las, la langue a aussi ses faiÂblesses. Il est, notamÂment, trĂšs facile de mulÂtiÂplier les assoÂnances en Ă© ». Le jeune auteur qui vient de finir un texte et, le reliÂsant, relĂšve des litaÂnies de âĂ©â, se sent gonÂflĂ© de fiertĂ© il a fait de la poĂ©Âsie sans le savoir. Sauf quâil ne sâagit pas en lâoccurrence de poĂ©Âsie, mais dâincontinence, et que lâon ne fait jamais de poĂ©Âsie sans le savoir. [1] Dâautres rĂ©pĂ©ÂtiÂtions linÂguisÂtiques » sont Ă banÂnir en franÂçais, et entre autres les comÂpoÂsĂ©s de faire », pasÂser », dire »⊠; les adverbes en âment » ; les subÂstanÂtifs en âtion » ; les comÂpoÂsĂ©s de jour » etc⊠Mais comÂment faire la chasse, dans son proÂjet de livre, Ă ces mauÂdites redondances ? Word ou autre traiÂteÂment de texte il sâagit de lâoutil le plus immĂ©Âdiat. Vous ĂȘtes sous Word. Vous Ă©criÂvez en rythme de croiÂsiĂšre, ou vous reliÂsez, pĂ©pĂšre, un texte bien mĂ»r, qui date dâune semaine ou deux. Et lĂ , horÂreur et putrĂ©ÂfacÂtion ! VoilĂ une tourÂnure qui vous a un air de dĂ©jĂ -vu ! La rĂ©acÂtion est simple sĂ©lecÂtionÂnez le texte incriÂminĂ©, CTRL C copier, CTRL F ouvrir lâoutil de recherche, CTRL V colÂler dans le champ de recherche, et en avant ! Word saura vous trouÂver la redite oĂč quâelle se cache ; attenÂtion, soyez prĂ©Âcis si vous recherÂchez un verbe rĂ©pĂ©tĂ©, nâentrez que les caracÂtĂšres dont vous ĂȘtes sĂ»r racine verbale.Repetition Detector ce logiÂciel de dĂ©tecÂtion trĂšs sympa et freeÂware exaÂmine votre texte et place en surÂbrillance les jeux de rĂ©pĂ©ÂtiÂtions. Vous pouÂvez confiÂguÂrer sa âsenÂsiÂbiÂlitĂ©â. Il repĂšre aussi les dĂ©cliÂnaiÂsons dâun mĂȘme mot. Attention, nourÂrisÂsez-le avec du fichier txt. Lorsque je lâai testĂ©, sa mĂ©moire Ă©tait limiÂtĂ©e, il falÂlait donc sauÂcisÂsonÂner les textes les plus gros. Il paraĂźt que ce dĂ©faut a Ă©tĂ© article Ă la mouÂliÂnette horÂmis les prĂ©Âsents rĂ©sulÂtats ! les mots les plus couÂrants sont âtexteâ 6, âlangueâ 6, ârĂ©pĂ©ÂtiÂtionsâ 5, âpeutâ 5, âtourÂnuresâ 4, âmotsâ 4, âpageâ 3. Pour cerÂtains, la frĂ©Âquence sâexplique par le thĂšme de lâarticle. Pour dâautres, comme la rĂ©curÂrence du verbe âpouÂvoirâ, elle est plus gĂȘnante. Un indice de tic dâĂ©criture, peut-ĂȘtre ?le RĂ©pĂ©toscope Un outil en ligne pour une vĂ©riÂfiÂcaÂtion limiÂtĂ©e Ă 20 000 caracÂtĂšres. La page du rĂ©pĂ©ÂtoÂscope sur une trĂšs bonne iniÂtiaÂtive, qui vous donne tout un tas de staÂtisÂtiques sur votre texte, en plus des mots les plus frĂ©Âquents. DestinĂ© aux webÂmasÂters, il pourra vous rendre des serÂvices Ă vous aussi, Ă©criÂvain. Petit doute, est-il aussi effiÂcace avec la langue franÂçaise quâavec la langue anglaise ? Trouver article Ă la mouÂliÂnette horÂmis les prĂ©Âsents rĂ©sulÂtats ! 336 mots difÂfĂ©Ârents sur 416, soit un facÂteur de comÂplexitĂ© de 80,8 % ? ; indice de lisiÂbiÂlitĂ© 5,9 Ă©chelle 6 facile, 20 difÂfiÂcile Waouh ! ; autre indice de lisiÂbiÂlitĂ© 60,5 100 facile, 20 difÂfiÂcile, optiÂmal 60â70 Youpi ! ! ; mots les plus frĂ©Âquents âlangueâ 6, âtexteâ 6, ârĂ©pĂ©ÂtiÂtionsâ 5, âtourÂnuresâ 4, âagitâ 4, âmotsâ 4, âpoĂ©Âsieâ 3 on constate que le tiercĂ© nâest pas le mĂȘme que plus haut, ce que je trouve assez gĂȘnant ; la soluÂtion est donc dans la comÂbiÂnaiÂson des outilsla mĂ©thode du docÂteur Logue. Ăvidemment, elle nĂ©cesÂsite une grande piĂšce dĂ©pourÂvue de meubles. Mais si vous la suiÂvez avec sĂ©rieux, elle vous conduira aux plus hautes destinĂ©es Le phĂ©ÂnoÂmĂšne de la rĂ©pĂ©ÂtiÂtion nous en apprend beauÂcoup sur nous-mĂȘmes et sur notre langue. Cette langue, qui peut ĂȘtre sompÂtueuÂseÂment employĂ©e par les Ă©criÂvains, ne saura que vous conduire Ă la plaÂtiÂtude si vous ne la contrĂŽÂlez pas. Et quant Ă vos tourÂnures favoÂrites, Ă vos mots-fĂ©tiches, ceux que vous resÂserÂvez Ă votre lecÂteur en toute occaÂsion, traÂquez-les, flanÂquez-les Ă la corÂbeille, mais regarÂdez-les en face, aussi ces mots, ce sont de petites obsesÂsions. Pourquoi eux ? Pourquoi vous ? LâĂ©criture nous en apprend avant tout sur nous-mĂȘmes. Ne refuÂsez pas ces miettes de connaissance. Et toi, obsÂtinĂ© interÂnaute, oĂč en es-tu avec les rĂ©pĂ©titions ? [1] Dans la piĂšce de MoliĂšre que tout le monde prend touÂjours Ă tĂ©moin, cette forÂmule, vous faites ceci cela sans le savoir » est, on lâoublie un peu, de la pure flatterie.
Si le monde est si loin, Ă prĂ©sent, de la poĂ©sie qui a toujours Ă©tĂ© si prĂšs du monde, câest quâelle est avant tout une Ă©cole oĂč lâon apprend
RĂ©sumĂ© des âLettres Ă Luciliusâ de SĂ©nĂšque condamnĂ© Ă se suicider, le philosophe stoĂŻcien SĂ©nĂšque Ă©crit Ă son ami Lucilius pour lui apprendre Ă trouver et Ă cultiver le bonheur en lui-mĂȘme, indĂ©pendamment des circonstances, qui sont susceptibles de reprendre ce quâelles donnent. Par SĂ©nĂšque, 65 aprĂšs 112 pages Note cette chronique est une chronique invitĂ©e, proposĂ©e par Romain Treffel, du site 1000 idĂ©es de culture gĂ©nĂ©rale Chronique et rĂ©sumĂ© des Lettres Ă Lucilius de SĂ©nĂšque Note Choix de 24 lettres sĂ©lectionnĂ©es par lâĂ©diteur Mille et Une Nuits dans cette traduction de Cyril Morana, sur les 124 lettres initiales. Jâai prĂ©fĂ©rĂ© chroniquer cette sĂ©lection de 24 lettres parce quâelle est plus accessible et quâelle contient lâessentiel du message de dĂ©veloppement personnel de SĂ©nĂšque. Et sâil ne tenait quâĂ nous dâĂȘtre heureux ? Et si tout Ă©tait dĂ©jĂ lĂ , en nous-mĂȘmes, pour vivre une existence suprĂȘmement paisible, Ă lâabri des coups du sort ? Câest le message de SĂ©nĂšque, un homme que la maladie, les revers politiques et les menaces de mort ont contraint Ă dĂ©velopper une rĂ©sistance exceptionnelle. Conseiller de lâempereur romain NĂ©ron aprĂšs en avoir Ă©tĂ© le prĂ©cepteur, il tombe en disgrĂące en 62. Il demande la permission de se retirer totalement de la vie politique â en vain, car sa prĂ©sence est requise pour conserver lâappui des sĂ©nateurs. AprĂšs quâun complot contre lâempereur Ă©choue en 65, un des coupables affirme que le philosophe Ă©tait indirectement favorable Ă lâentreprise. LâintĂ©ressĂ© nie, mais ne convainc pas son ancien Ă©lĂšve, qui lui ordonne alors de mourir. SĂ©nĂšque Ă©crit les Lettres Ă Lucilius pendant les quelques mois qui prĂ©cĂšdent son suicide contraint. Cette situation donne Ă sa parole une profondeur inĂ©dite. Il sâadresse Ă Lucilius, un ami de longue date, un homme dâorigine modeste qui sâest Ă©levĂ© jusquâaux plus hautes fonctions politiques, pour lâencourager Ă mener une vie philosophique selon les principes du stoĂŻcisme. Il lâenjoint Ă dĂ©velopper son Ăąme, câest-Ă -dire son intĂ©rieur » plutĂŽt que son extĂ©rieur, pour modifier son rapport Ă la rĂ©alitĂ©. Comptant parmi les livres de philosophie les plus lus, les Lettres Ă Lucilius rentrent donc aussi dans la catĂ©gorie dĂ©veloppement personnel ». Tim Ferriss, qui les relit rĂ©guliĂšrement, les a mĂȘme Ă©ditĂ©es en un livre audio, The Tao of Seneca. Quâont-elles de si particulier ? Elles bonifient lâexistence. InstantanĂ©ment, et durablement. Lettre 1 â Que faire de son temps ? On perd son temps de deux maniĂšres soit on nous le vole, soit on le laisse sâĂ©couler par nĂ©gligence â ce qui est encore plus grave. RĂ©flĂ©chis bien, demande SĂ©nĂšque, et tu verras que la majeure partie de lâexistence se passe Ă mal faire, une grande part Ă ne rien faire, et la totalitĂ© Ă faire tout autre chose que ce quâil faudrait. » Lâhomme ne connaĂźt pas le prix du temps » alors que câest la seule valeur qui existe pour lui[1]. Il pense quâil a le temps » ; la mort lui semble loin, mais en rĂ©alitĂ© il meurt un peu chaque jour. Le philosophe invite donc son disciple Ă vivre pleinement chaque instant En Ă©tant maĂźtre du prĂ©sent, tu dĂ©pendras moins de lâavenir. Ă force de remettre Ă plus tard, la vie passe ». Lui-mĂȘme nâest pas parfait, reconnaĂźt-il ; il perd aussi son temps. Seulement, il en a conscience, et il sâaccommode avec bonheur de ce quâil lui reste Ă vivre. Lettre 2 â Ă propos des voyages, de la lecture, et de ce qui est vraiment nĂ©cessaire SĂ©nĂšque se satisfait de lâĂ©quilibre de lâĂąme de Lucilius, qui transparaĂźt dans son confort psychologique, mais il lâinvite Ă ne pas se contenter de la surface des choses, Ă approfondir sa relation aux hommes et aux idĂ©es. En particulier, il lui recommande de ne pas sâintĂ©resser de maniĂšre superficielle Ă une grande diversitĂ© dâauteurs, ce quâil compare Ă des voyages incessants Ceux dont la vie se passe Ă voyager finissent par avoir des milliers dâhĂŽtes et pas un ami. Il arrive fatalement la mĂȘme chose Ă celui qui nĂ©glige de lier commerce avec un auteur favori pour jeter en courant un coup dâĆil sur tous Ă la fois ». Il faut choisir quelques grands Ă©crivains â pas forcĂ©ment dans la doctrine que lâon suit[2] â et laisser leur gĂ©nie panser lâĂąme. Rituel de SĂ©nĂšque lire seulement quelques pages par jour et y sĂ©lectionner une unique formule Ă mĂ©diter au cours de la journĂ©e. Ce rapport Ă la lecture illustre la dĂ©finition stoĂŻcienne de la richesse. Pour ĂȘtre riche, on doit 1° avoir au moins le nĂ©cessaire, et 2° se satisfaire de ce que lâon a. La pauvretĂ©, câest surtout lâabsence de contentement Quâimporte combien cet homme possĂšde en banque ou dans ses greniers, ce quâil engraisse de troupeaux, ce quâil touche comme intĂ©rĂȘts, sâil dĂ©vore en espoir le bien dâautrui, sâil suppute non ce quâil a acquis mais ce quâil voudrait acquĂ©rir ! » Lettre 3 â Bien choisir ses amis SĂ©nĂšque sâĂ©tonne que Lucilius ait transmis son courrier Ă un ami » auquel il souhaite nĂ©anmoins en dissimuler le contenu. Un vĂ©ritable ami ne mĂ©riterait pas cette dĂ©fiance. Comment dĂ©finir un ami ? On a autant confiance en lui quâen soi-mĂȘme. DĂ©libĂšre sur tout avec lâhomme de ton choix, mais avant cela, nâomets pas de dĂ©libĂ©rer sur lui avec toi-mĂȘme. [âŠ] RĂ©flĂ©chis longtemps sur lâadoption dâun ami ; une fois dĂ©cidĂ©, ouvre toute ton Ăąme pour le recevoir ; parle aussi hardiment devant lui quâĂ toi-mĂȘme. » LâidĂ©al serait la transparence totale tout dire et tout assumer ; seulement, lâusage veut quâon garde certaines choses pour soi. Ces choses, câest Ă lâami quâil faut les confier. Câest le moyen de fuir les deux extrĂȘmes, lâexcĂšs de celui qui se livre au tout-venant, et lâinverse, lâincapacitĂ© Ă partager sa pensĂ©e. SĂ©nĂšque termine cette lettre en rappelant Ă Lucilius sa doctrine de lâaction. Il ne faut pas confondre lâactivitĂ© et le tracas, le repos et le moindre effort. Tout est, encore une fois, affaire dâĂ©quilibre â entre lâaction, dâune part, et lâoisivetĂ©, dâautre part. Lettre 5 â Faut-il faire comme tout le monde ? SĂ©nĂšque fĂ©licite Lucilius de ses efforts quotidiens pour devenir meilleur, mais il lui demande de le faire vraiment pour lui-mĂȘme, sans chercher Ă en donner la preuve autour de lui. Tel est le paradoxe de lâinspiration on nâest jamais aussi inspirant que lorsquâon ne cherche pas Ă lâĂȘtre. Il ne faut pas se distinguer pour se distinguer ni se conformer pour se conformer. La sincĂ©ritĂ© de comportement se trouve dans le juste milieu, dans la tempĂ©rance. Si on associe volontiers la sagesse Ă lâascĂ©tisme, la philosophie nâest pas la torture. Au contraire, elle reconnaĂźt la valeur des plaisirs simples Il faudrait ĂȘtre fou pour fuir les plaisirs les plus simples et les plus accessibles ». SĂ©nĂšque voit de la faiblesse morale aussi bien chez lâhomme que le luxe impressionne que chez celui quâil rebute. Quel est le bon rapport Ă la richesse ? On doit se servir dâargenterie comme si câĂ©tait de lâargile ». Lettre 7 â Il faut fuir la foule et sa cruautĂ© SĂ©nĂšque nây va pas par quatre chemins La frĂ©quentation du monde et de la foule est Ă bannir ». Le problĂšme, câest quâelle nous attache aux biens Ă©phĂ©mĂšres â lâargent, lâambition, le prestige, etc. â tout en nous ramollissant. Le maĂźtre avoue quâil est lui-mĂȘme encore sensible Ă cet effet. Câest par exemple lâinfluence de la foule qui banalise la cruautĂ© des combats de gladiateurs, cette boucherie », fait-il remarquer en visant indirectement NĂ©ron. La contagion des opinions et des dĂ©sirs est irrĂ©pressible. Les esprits tendres se rangent aisĂ©ment Ă lâavis de la foule, et les esprits les plus vertueux finissent par craquer. Socrate lui-mĂȘme nâaurait pas rĂ©sistĂ© Ă la pression populaire. Un seul exemple de prodigalitĂ© ou dâavarice fait beaucoup de mal ; sâattabler en compagnie dâun gourmet peu Ă peu nous effĂ©mine et nous amollit ; le voisinage dâun riche irrite la cupiditĂ© ; lâenvie se communique mĂȘme au cĆur le plus pur et le plus franc ; que penses-tu quâil arrive de tes mĆurs en butte aux assauts de toute une foule ? » Seules les influences personnelles positives sont dignes dâĂȘtre acceptĂ©es et cultivĂ©es Recueille-toi en toi-mĂȘme, autant que possible ; frĂ©quente ceux qui te rendront meilleur, reçois ceux que tu peux rendre tels ». On nâapprend pas pour briller Ă lâextĂ©rieur, mais uniquement au-dedans de soi-mĂȘme. Lettre 8 â La sagesse est le fruit dâun travail sur soi SĂ©nĂšque reste trĂšs actif dans sa retraite. Il travaille tard le soir et sâendort mĂȘme Ă la tĂąche. Il suit le prĂ©cepte stoĂŻcien selon lequel la mort doit nous surprendre en pleine action. Ainsi, SĂ©nĂšque recommande Ă Lucilius de ne pas se laisser sĂ©duire par une gloire facile il doit rester constant quels que soient les prĂ©sents de la Fortune ». Quelle rĂšgle suivre pour cela ? Se contenter du strict nĂ©cessaire Un plan de vie aussi profitable au physique quâau moral et quâil faut garder, câest de nâaccorder au corps que le strict nĂ©cessaire Ă la bonne santĂ©. Il le faut durement traiter, de peur quâil nâobĂ©isse mal Ă lâesprit ; manger doit seulement apaiser la faim, boire Ă©tancher la soif, le vĂȘtement garantir du froid, le logement abriter contre lâinclĂ©mence des saisons. Quâil soit construit de gazon ou de marbre Ă©tranger, colorĂ© de nuances diverses, peu importe sachez tous quâon est aussi bien Ă couvert sous le chaume que sous lâor. » âŠsauf en ce qui concerne le dĂ©veloppement de lâĂąme Dites-vous bien que dans lâhomme rien nâest admirable que lâĂąme, que pour une Ăąme grande rien nâest grand. » SĂ©nĂšque vit certes en retrait de la sociĂ©tĂ©, mais son effort philosophique est plus utile quâun effort politique â il sera profitable Ă la postĂ©ritĂ©. Le maĂźtre termine sa lettre en faisant une fois de plus rĂ©fĂ©rence Ă Ăpicure pour affirmer que lâobĂ©issance Ă la philosophie, câest la libertĂ© ». Lettre 9 â Le sage a-t-il besoin dâamis ? Lucilius demande Ă SĂ©nĂšque si Ăpicure a eu raison de blĂąmer dans une de ses lettres ceux qui disent que le sage nâa pas besoin dâamis. Ătant donnĂ© que lâamitiĂ© est une vertu, lui rĂ©pond dâabord le maĂźtre, on a bien besoin dâun ami pour la cultiver. Cependant, il ne faut pas confondre la vĂ©ritable amitiĂ© avec lâamitiĂ© dâintĂ©rĂȘt â les Ă©preuves de lâexistence feront la dĂ©cantation des deux, Ă moins quâon ne sache soi-mĂȘme reconnaĂźtre le vrai ami. Comment le reconnaĂźtre ? Par le niveau dâengagement que la relation commande on est capable de suivre le vrai ami en exil, de prendre des risques mortels pour lui. SĂ©nĂšque compare lâengagement de lâamitiĂ© authentique avec celui de la passion amoureuse. Mais comment le concilier avec lâindĂ©pendance du sage ? On peut se suffire pour le bonheur, mais pas pour la vie elle-mĂȘme. Le sage obĂ©it Ă la nature quand il se marie ; quand il devient pĂšre ; et de mĂȘme quand il sâattache Ă des amis. Sâil veut mĂȘme le plus grand nombre dâamis possible, il ne crĂ©e pas pour autant une relation de dĂ©pendance, car il recherche lâamitiĂ© pour elle-mĂȘme. Le bonheur demande dâĂȘtre capable de se tenir compagnie Ă soi-mĂȘme Le vrai bonheur ne cherche pas Ă lâextĂ©rieur ses Ă©lĂ©ments câest en nous que nous le cultivons ; câest de lui-mĂȘme quâil sort tout entier ». Lettre 12 â De la vieillesse SĂ©nĂšque a pris conscience de sa propre vieillesse en constatant celle de la villa de campagne quâil avait bĂątie de ses mains. La derniĂšre phase de la vie nâest pas la pire, parce quâon y est dĂ©sormais libre des passions, qui sont un peu les illusions de la jeunesse Le grand charme de la vie est Ă son dĂ©clin, lorsquâil nâest pas encore brutal ». Et lâangoisse de la mort ? La fin est toujours proche pour lâhomme qui ne lâoublie pas, câest pourquoi la vieillesse ne change rien Ă son rapport Ă la mort. SĂ©nĂšque compare la vie Ă des cercles concentriques les jours, les mois, les annĂ©es, les Ă©poques, etc. Cette image rĂ©vĂšle quâil y a un dĂ©but et une fin dans chaque unitĂ© de temps, que la naissance et la mort sont un schĂ©ma qui se rĂ©pĂšte dans lâexistence elle-mĂȘme. Ainsi, chaque nuit est comme une petite mort Disposons donc chacune de nos journĂ©es comme si elle fermait la marche, comme si elle achevait et complĂ©tait notre vie ». Rituel de SĂ©nĂšque au moment de se coucher, se dire Ă soi-mĂȘme avec satisfaction, et mĂȘme avec joie, quâon a bien vĂ©cu jusque-lĂ . Le dieu nous accorde un lendemain, soyons heureux de le recevoir. On jouit pleinement et avec sĂ©curitĂ© de soi-mĂȘme lorsquâon attend le lendemain sans inquiĂ©tude. Qui, le soir, dit Jâai vĂ©cu », peut dire le matin Je gagne une journĂ©e. » ». Le maĂźtre termine sa lettre en se justifiant de citer Ăpicure peu importe qui dit quoi, les bonnes pensĂ©es appartiennent Ă tous ». Lettre 16 â Pourquoi il faut faire de la philosophie un exercice quotidien SĂ©nĂšque conseille Ă Lucilius de ne pas ĂȘtre trop confiant dans ses progrĂšs. La foi en le pouvoir de la philosophie ne suffit pas, câest lâentraĂźnement quotidien qui est dĂ©terminant. La sagesse nâest pas dans les discours ; elle se mesure dans lâaction, tout particuliĂšrement dans les accidents qui jonchent lâexistence. La philosophie protĂšge lâhomme de la duretĂ© du destin. Elle seule permet de maĂźtriser le dĂ©sir, que toutes les richesses du monde Ă©choueront Ă Ă©teindre. Elle nous recommande les dĂ©sirs naturels, pourvus de limites, et elle nous met en garde contre ceux qui, ne lâĂ©tant pas, menacent de nous emprisonner dans leur logique de perpĂ©tuelle insatisfaction. Lettre 23 â Le vĂ©ritable bonheur Ă quoi bon parler du temps quâil fait ? Ă quoi bon se plaindre de la pluie ? La sagesse, pour SĂ©nĂšque, câest de bien placer son bonheur, câest-Ă -dire dans ce qui ne dĂ©pend pas de nous. Lâhomme heureux ne vit pas dans lâespoir. Il mĂ©prise la mort ; il aide les pauvres. Ăgalement, il dompte sa sensualitĂ© et endure la souffrance. Il trouve son bonheur en lui-mĂȘme. On doit en particulier se mĂ©fier des plaisirs Ă©phĂ©mĂšres du corps, et ne lui accorder que le strict nĂ©cessaire. Lâexistence a besoin de repĂšres pour sâĂ©couler dans le calme et la continuitĂ© Ces hommes qui sâĂ©lancent de projets en projets, ou qui, mĂȘme sans Ă©lan spontanĂ©, sây laissent pousser par hasard, comment auraient-ils un sort fixe et durable, eux qui flottent, mobiles, sans repĂšres ni point dâappui ? » Le philosophe rĂ©itĂšre son avertissement quant Ă lâinfluence dĂ©lĂ©tĂšre de la foule La multitude, comme ces objets qui suivent le courant des fleuves, ne marche pas, mais est entraĂźnĂ©e ». Il faut savoir ce que lâon veut soi-mĂȘme et persĂ©vĂ©rer. Lettre 31 â NâĂ©couter que soi, mĂ©priser la fatigue Dans LâOdyssĂ©e dâHomĂšre, Ulysse bouche les oreilles de ses marins afin quâils ne se laissent pas sĂ©duire par le chant des sirĂšnes. Lâhomme en quĂȘte de sagesse doit adopter le mĂȘme genre de stratĂ©gie, explique SĂ©nĂšque câest surtout de ne pas Ă©couter dont il a besoin, y compris ce quâon lui souhaite du meilleur cĆur. Il nâest quâun bien qui donne et consolide la vie heureuse ĂȘtre sĂ»r de soi. » Alors on reconnaĂźt la valeur du travail et de lâexercice. Une fois sur le bon chemin, on devient capable de mĂ©priser la fatigue, qui est mĂȘme lâaliment des Ăąmes fortes ». Non seulement on ne refuse plus le travail, mais on le rĂ©clame. Lâhomme Ă©clairĂ© dans cet art de vivre connaĂźt le Bien et il possĂšde la seule chose qui vaille, la seule qualitĂ© durable en comparaison de laquelle le statut social apparaĂźt dans toute son artificialitĂ© la droiture de lâĂąme. Lettre 41 â La grandeur de lâhomme sa raison parfaite La religion est inutile au bonheur Il nâest pas besoin dâĂ©lever les mains vers le ciel, ni de soudoyer le gardien dâun temple ». Encore une fois, la vĂ©ritable valeur de lâhomme est en lui-mĂȘme, et aucune de ses possessions ne sây ajoute. Quâil ait de superbes esclaves, un palais magnifique, beaucoup de terrains ensemencĂ©s et de capitaux productifs, tout cela nâest pas en lui mais autour de lui. » La valeur essentielle de lâhomme Ă©chappe Ă lâĂ©change ; on ne peut ni la donner ni la prendre. Elle rĂ©side dans la raison de son Ăąme qui le fait vivre conformĂ©ment Ă sa nature. Lettre 50 â ReconnaĂźtre ses dĂ©fauts, un premier pas vers la vertu En observant une folle amnĂ©sique, SĂ©nĂšque a songĂ© Ă sa propre folie. Il faut prendre conscience de ses propres erreurs et dĂ©fauts plutĂŽt que de chercher des boucs Ă©missaires. Le mal, de mĂȘme que le bien, est en lâhomme lui-mĂȘme Notre mal ne vient pas du dehors, il est en nous ; il siĂšge dans nos entrailles mĂȘme. Et si nous en guĂ©rissons si mal, câest tout bonnement parce que nous ne nous savons pas malades. » Plus tĂŽt on se met Ă se corriger, mieux câest â mais il nâest jamais trop tard. La sagesse est un travail qui demande patience et longueur de temps. Le philosophe en vient alors Ă dĂ©finir la sagesse par la via negativa, la mĂ©thode consistant Ă progresser en retirant ce qui nuit. Quâest-ce que la vertu ? LâĂ©limination des vices. Chez personne la sagesse nâa prĂ©cĂ©dĂ© lâerreur, chez tous la place est occupĂ©e dâavance. Apprendre les vertus nâest que dĂ©sapprendre les vices. » La philosophie est, en cela, comparable Ă la mĂ©decine, Ă la diffĂ©rence que son traitement est agrĂ©able. Lettre 56 â De la vraie tranquillitĂ© et de lâimpassibilitĂ© du sage Toute valeur vĂ©ritable est intĂ©rieure â le calme ne fait pas exception Ă quoi bon le silence de tout un quartier si jâentends encore frĂ©mir mes passions ? » Le repos, ce nâest pas le sommeil ; câest le calme de lâĂąme. SĂ©nĂšque rappelle Ă Lucilius que la tranquillitĂ© nâest pas matĂ©rielle, mais spirituelle Observe cet homme qui cherche le sommeil dans le silence de son vaste appartement pour quâaucun bruit nâeffarouche son oreille, toute sa lĂ©gion dâesclaves a Ă©tĂ© sommĂ©e de se taire ; ce nâest que sur la pointe des pieds que lâon sâapproche de lui. Et nĂ©anmoins, il se tourne et se retourne dans son lit, cherchant Ă saisir Ă travers ses ennuis un demi-sommeil ; il nâentend rien mais il se plaint dâavoir entendu quelque chose. » En cas dâinsomnie, il est prĂ©fĂ©rable de ne pas sâentĂȘter Ă dormir, mieux vaut agir. Lâambition et les dĂ©sirs susceptibles de troubler le sommeil ne sont jamais parfaitement Ă©teints, on doit donc se mĂ©fier de leur retour. En rĂ©alitĂ©, la sensibilitĂ© aux sons et aux imprĂ©vus rĂ©vĂšle lâagitation de lâĂąme Tu ne jouiras dâun calme parfait que si nulle clameur ne te touche plus, si aucune voix ne tâarrache Ă toi-mĂȘme, quâelle flatte, quâelle menace, ou quâelle assiĂšge lâoreille de discours vains et de mensonges [âŠ]. » Lettre 61 â Philosopher, câest se prĂ©parer Ă mourir en acceptant lâinĂ©vitable Avec lâĂąge, ce qui a le plus dâimportance pour SĂ©nĂšque est dâĂ©viter ses anciennes erreurs[3]. Son rapport Ă la mort confĂšre Ă sa vieillesse un certain charme PrĂȘt Ă partir, je profite mieux de la vie, Ă©tant donnĂ© que je ne mâinquiĂšte pas trop du temps que durera ce plaisir. Avant de vieillir, jâai songĂ© Ă bien vivre, et dans ma vieillesse Ă bien mourir, mourir sans regrets. » Il relie cet Ă©tat dâesprit au refrain stoĂŻcien sur la soumission Ă lâordre naturel, Ă lâĂ©quivalence entre la libertĂ© et le consentement Se soumettre de bonne grĂące au commandement, câest Ă©chapper Ă ce que la servitude a de plus amer, qui est de faire ce que lâon ne voudrait point. Ce nâest pas dâexĂ©cuter un ordre qui nous rend malheureux, câest de lâexĂ©cuter Ă contrecĆur. Par consĂ©quent, disposons notre Ăąme Ă vouloir tout ce que le sort exigera, et surtout envisageons sans chagrin la fin de notre ĂȘtre. » Il faut se prĂ©parer Ă mourir pour jouir de la vie. Câest ainsi quâon Ă©limine le sentiment de manque qui empoisonne lâexistence. Jâai vĂ©cu, cher Lucilius, autant quâil me fallait jâattends la mort, rassasiĂ© de mes jours. » Lettre 63 â Pourquoi il faut jouir dâun ami de son vivant plutĂŽt que de pleurer sans mesure Ă sa mort contre lâhypocrisie et la bĂȘtise de lâaffliction SĂ©nĂšque nâest pas dâaccord avec le stoĂŻcien Attale qui lui a enseignĂ© la philosophie lorsquâil dit que le souvenir des amis dĂ©cĂ©dĂ©s a un goĂ»t amer. La mĂ©moire en elle-mĂȘme nâa aucune saveur ; câest lâhomme qui, sans le savoir, la lui donne. Il est bon de se souvenir des amis si on a pleinement joui de leur amitiĂ©. Cesse de mĂ©sinterprĂ©ter le don que te fit la Fortune. Elle a repris, mais elle avait donnĂ©. Jouissons pleinement de nos amis qui sait pour combien de temps ils nous sont laissĂ©s ? » PlutĂŽt que de dĂ©plorer la perte dâun ami, il faut se consoler avec ceux qui restent, ou bien en chercher de nouveaux. Le deuil doit ĂȘtre affaire de volontĂ©, pas de lassitude Mieux vaut renoncer Ă ton chagrin que dâattendre quâil renonce Ă toi ». Lettre 70 â Au sujet du suicide Le temps passe comme la terre sâĂ©loigne lorsquâon prend la mer. Parfois le voyage est rapide ; parfois il est lent. Mais ce nâest pas la durĂ©e qui importe Ce nâest pas de vivre qui est dĂ©sirable, câest de vivre bien. Aussi le sage vit autant quâil le doit, non autant quâil le peut ». DĂšs lors, lâimportant nâest pas quand on meurt, mais comment on a vĂ©cu, et comment on meurt. Comment bien » mourir ? Bien mourir, câest nous soustraire au danger de mal vivre. » Si la tranquillitĂ© de lâĂąme est menacĂ©e, le suicide est justifiĂ©. Certains rĂ©pliquent que lâespoir fait vivre », quâabandonner câest toujours abandonner trop tĂŽt. Pour SĂ©nĂšque, le suicide est au contraire le moyen de reprendre la main. Lorsque lâindividu est impuissant face au destin, prisonnier de la nĂ©cessitĂ©, condamnĂ© Ă la servitude, il peut encore renverser la situation en redevenant maĂźtre de son propre sort. On ne peut rien contre celui qui sait mourir. Il ne faut cependant pas se suicider par crainte de la mort, par exemple quand on est condamnĂ©. Socrate a attendu 30 jours â alors quâil aurait pu se laisser mourir de faim â pour que ses amis puissent encore passer du temps avec lui. En revanche, sâil Ă©tait tombĂ© gravement malade pendant cette pĂ©riode, le suicide aurait Ă©tĂ© justifiĂ©. Ătant donnĂ© quâon meurt pour soi-mĂȘme, on peut se suicider comme on veut On doit rendre compte de sa vie aux autres, mais de sa mort, Ă soi seul. La meilleure est celle quâon choisit. » En pratique, il faut prĂ©fĂ©rer une mort rapide et douce. SĂ©nĂšque sâoppose aux partisans de la mort naturelle » â comme les pythagoriciens ou les chrĂ©tiens â qui avancent que seule la nature, ou Dieu, a le droit de mettre un terme Ă la vie. De son point de vue, le suicide relĂšve de la libertĂ© individuelle. Pour un seul moyen dâentrer dans la vie, il y en a mille dâen sortir. [âŠ] Le grand motif pour ne pas nous plaindre de la vie, câest quâelle ne retient personne. » Le suicide est comparable, quelque part, Ă un acte mĂ©dical on se fait bien tirer le sang pour calmer un mal de tĂȘte, alors pourquoi ne pas arrĂȘter le fonctionnement du corps pour faire cesser le trouble de lâĂąme ? Lâhomme qui craint le suicide est comme un vieux locataire, trop attachĂ© au lieu et Ă ses habitudes pour changer. Veux-tu ĂȘtre indĂ©pendant de ton corps ? Ne lâhabite que comme un lieu de passage. » La sagesse peut ĂȘtre vaine on apprend Ă mĂ©priser la douleur, mais la santĂ© rend cette prĂ©paration inapplicable ; on anticipe la mort des amis, puis on meurt avant. Se prĂ©parer Ă la mort sera forcĂ©ment utile Savoir mourir est la seule chose quâun jour on exigera forcĂ©ment de nous. » Il nâest pas nĂ©cessaire dâĂȘtre un grand homme comme Caton dâUtique[4] pour se suicider Ă bon escient. Le sage est certes dâautant plus apte au suicide quâil a pensĂ© sa mort, mais un homme ordinaire est tout Ă fait capable dâun seul effort gĂ©nĂ©reux. Il faut bien rĂ©flĂ©chir Ă la maniĂšre de se libĂ©rer de la vie, parce quâil y a de la grandeur dans un suicide rĂ©ussi Il est inique de vivre de vol ; mais voler sa mort est sublime ». Lettre 71 â Le vrai sage nâest pas un spĂ©culatif mais un homme simple, honnĂȘte et courageux Il faut vivre comme le peintre crĂ©e son tableau aborder chaque partie, nâimporte quelle dĂ©cision, aussi insignifiante soit-elle, en gardant prĂ©sente Ă lâesprit lâidĂ©e de lâensemble. Le hasard est certes prĂ©pondĂ©rant dans lâexistence, mais il faut savoir ce que lâon veut Qui ne sait pas vers quel port il doit tendre nâa pas de vent qui lui soit bon ». Le bonheur est fondamentalement une question dâĂ©tat dâesprit. LâhonnĂȘtetĂ© rend les maux supportables, elle peut mĂȘme les transformer en biens. La pure thĂ©orie est bien inutile Ă cet Ă©gard, prĂ©vient SĂ©nĂšque. Pour vivre selon la vertu, il faut accepter de dĂ©plaire et supporter le mĂ©pris. Le vrai bonheur est possible y compris dans la souffrance. Seule compte, dans tout acte, la disposition de lâĂąme, car la vertu nâadmet pas de compromis. Le bien de lâacte ne dĂ©pend pas des circonstances, seulement de la maniĂšre dont lâhomme se rapporte Ă cet acte, dont il le vit intĂ©rieurement. Par exemple, un repas fastueux est un mal si on en jouit honteusement, tandis que la torture est un bien si on la supporte avec gloire. Quâaussi heureux est lâhomme qui porte lâadversitĂ© avec courage que celui qui use honnĂȘtement de la prospĂ©ritĂ© ; aussi heureux le captif traĂźnĂ© devant un char, mais dont le cĆur reste invincible, que le triomphateur lui-mĂȘme. » On doit donc voir autrement la duretĂ© de lâexistence La diĂšte est une peine pour lâintempĂ©rant ; le travail, un supplice pour le paresseux ; la continence dĂ©sole le dĂ©bauchĂ© ; et lâactivitĂ©, lâhomme qui nây est point fait ; lâĂ©tude semble une torture Ă un esprit inappliquĂ© ; de mĂȘme les Ă©preuves pour lesquelles nous sommes tous si faibles, nous les croyons dures et intolĂ©rables, oubliant que pour bien des hommes câest un tourment dâĂȘtre privĂ©s de vin ou rĂ©veillĂ©s au point du jour. Ces Ă©preuves ne sont pas difficiles en elles-mĂȘmes ; câest nous qui sommes lĂąches et ramollis. » Comme lâexpĂ©rience de la rĂ©alitĂ© dĂ©pend de la maniĂšre dont lâhomme sây rapporte, il peut se rendre beaucoup plus rĂ©sistant en endurcissant son esprit. SĂ©nĂšque dĂ©finit le sage par la rĂ©sistance Il se tient droit, quelque charge qui lui incombe ; rien ne le rapetisse ; rien de ce que lâhomme doit subir ne le rebute. Sâil fond sur lui quelquâun de ces maux qui peuvent fondre sur tous, il nâen murmure point. Il connaĂźt sa force, il sait quâelle rĂ©pond Ă sa tĂąche. » La raison le rend intrĂ©pide dans ses convictions. Il est fier dans lâadversitĂ©, plus attachĂ© Ă sa constance quâaux opportunitĂ©s que lui prĂ©sente le sort. Sâil souffre bien physiquement, comme tout homme, dans lâadversitĂ©, son Ăąme, elle, est hors dâatteinte. La sagesse se dĂ©finit en une seule phrase, mais elle ne donne ses fruits quâavec le temps et beaucoup de pratique, comme certaines teintures nâimprĂšgnent la laine quâaprĂšs un long et mĂ©thodique traitement. On y progresse de maniĂšre irrĂ©guliĂšre â parfois on rĂ©gresse â donc il faut sâarmer de courage et de persĂ©vĂ©rance. Lettre 95 â La valeur de lâintention et la conviction en des dogmes moraux Rien ne sert de donner des prĂ©ceptes si lâesprit nâest pas prĂȘt Ă les recevoir et Ă les mettre en application. Inversement, lâhomme peut faire son devoir en ignorant quâil le fait. Il ne suffit pas de faire ce quâindique le devoir, il faut encore le faire avec le sens du devoir. Par exemple, se prĂ©senter au chevet dâun ami malade nâest pas moral si câest lâintĂ©rĂȘt â comme celui liĂ© Ă lâhĂ©ritage â qui motive lâaction. Lâhomme doit agir selon des idĂ©es directrices On doit se pĂ©nĂ©trer de convictions qui dominent lâensemble de la vie je les appelle dogmes. [âŠ] Des conseils dĂ©tachĂ©s sont trop peu pour ordonner et Ă©tablir tout un systĂšme. [âŠ] Il faut se proposer un but de perfection vers lequel tendent nos efforts et quâenvisagent tous nos actes, toutes nos paroles, comme le navigateur a son Ă©toile pour le diriger dans sa course. Vivre sans but, câest vivre Ă lâaventure si force est Ă lâhomme de sâen proposer un, les dogmes deviennent nĂ©cessaires. » Rien nâest plus honteux, par contraste, que lâhomme indĂ©cis, hĂ©sitant, et timide. NĂ©es du raisonnement, les lignes directrices sont des portions de la vĂ©ritĂ© qui nous permettent dâĂȘtre inflexible dans nos jugements, par exemple pour distinguer le juste de lâinjuste. Elles ne doivent pas plier devant lâopinion, afin que lâon apprĂ©cie chaque chose pauvretĂ©, richesses, gloire, ignominie, patrie, exil selon nos propres valeurs. Lettre 104 â Ătre toujours Ă©gal Ă soi-mĂȘme, Ă lâexemple dâillustres aĂźnĂ©s Câest simplement la nature qui porte lâhomme Ă chercher une vie honorable. Encore une fois, la souffrance et la mort nâaffectent que les esprits naĂŻfs et imprĂ©parĂ©s. SĂ©nĂšque invite Lucilius Ă sâinspirer de 2 exemples Socrate est restĂ© constant, Ă©gal Ă lui-mĂȘme en toutes circonstances, en dĂ©pit des grandes inĂ©galitĂ©s du sort ; le stoĂŻcien Caton dâUtique nâest pas sorti du droit chemin malgrĂ© les pressions de CĂ©sar et de PompĂ©e. On craint cette aventure » quâest la vie parce quâon ne sây engage pas pleinement Ce nâest point parce quâelle est difficile que nous nâosons pas ; câest parce que nous nâosons pas, quâelle est difficile ». Une vie digne de ce nom demande des sacrifices. Il faut refuser tant les voluptĂ©s, qui nous ramollissent, que la richesse, qui nous asservit. Sans sacrifice point de libertĂ© ; et qui tient la libertĂ© pour beaucoup doit tenir le reste pour bien peu. » Lettre 107 â Lâart nĂ©cessaire dâanticiper ; rien ne saurait nous Ă©tonner Lucilius se dĂ©sole que ses esclaves se soient enfuis. Or, SĂ©nĂšque trouve cette rĂ©action naĂŻve câest le cours normal de lâexistence, que parsĂšment les accidents. Tu es sujet, dans la vie, aux mĂȘmes accidents quâen un bain public, dans une foule, en voyage, les uns prĂ©mĂ©ditĂ©s, les autres fortuits. Ce nâest pas une affaire de plaisir que la vie. » On doit se prĂ©parer mentalement aux pires accidents, telle la trahison dâun ami qui conspire pour nous assassiner. Il nâest pas possible de tout esquiver, mais on peut sâentraĂźner Ă rĂ©sister Ăviter tant dâennemis, tu ne le peux ; les braver est possible, et on les brave quand on y a songĂ© souvent et tout prĂ©vu dâavance. On affronte plus hardiment le pĂ©ril contre lequel on sâest longuement prĂ©parĂ© ; et les plus dures atteintes, dĂšs quâon sây attend, sâamortissent, comme les plus lĂ©gĂšres effrayent, si elles sont imprĂ©vues. » La visualisation nĂ©gative de SĂ©nĂšque TĂąchons quâaucun imprĂ©vu ne le soit pour nous ; et comme tout mal dans sa nouveautĂ© pĂšse davantage, tu devras Ă une mĂ©ditation continuelle de nâĂȘtre neuf pour aucun[5] ». La fuite des esclaves de Lucilius est un accident de rien du tout. Ils auraient pu faire bien pire â rĂ©pandre des rumeurs, le voler, lâempoisonner, le massacrer, etc. La rĂ©sistance commence avec une prise de conscience les souffrances sont inhĂ©rentes Ă lâexistence, elles sont partagĂ©es par tous les hommes. Imposons Ă notre Ăąme la rĂ©signation, et payons sans gĂ©mir les tributs dâun ĂȘtre mortel. Lâhiver amĂšne le froid, gelons ; lâĂ©tĂ© revient avec sa canicule, endurons-la ; une fiĂšvre malsaine attaque notre santĂ©, sachons ĂȘtre malades. [âŠ] Ce que nous pouvons, câest nous Ă©lever Ă cette hauteur dâĂąme, si digne de la vertu, qui souffre avec courage les coups du hasard et veut ce que veut la nature. » Rien ne sert de sâĂ©tonner, encore moins de quereller la nature », qui gouverne lâunivers par le changement. La grandeur est, pour les stoĂŻciens, dans lâabandon Ă lâordre du monde. Lettre 108 â Comment il convient dâĂ©couter et de profiter des philosophes SĂ©nĂšque prĂ©fĂšre lâĂ©change privĂ© entre un maĂźtre et un disciple Ă lâenseignement en classe. Il compare la frĂ©quentation dâun philosophe au bronzage oui, qui amĂ©liore inconsciemment lâapparence Ă son Ă©poque tout du moins De mĂȘme, au sortir de chez un philosophe, quelque chose de lui nous suit nĂ©cessairement et nous profite, tout inattentifs que nous soyons ». Ceux qui viennent Ă©couter le sage pour goĂ»ter son Ă©loquence ne sont pas ses vĂ©ritables disciples, qui attendent une transformation intĂ©rieure du mode de vie prescrit dans le discours. SĂ©nĂšque se souvient que câĂ©tait son Ă©tat dâesprit au sortir des cours dâAttale, qui prĂŽnait le mĂ©pris des richesses et une forme de minimalisme. Les hommes aiment Ă©couter les prĂ©ceptes, mais ils ne les appliquent pas. SĂ©nĂšque invite Lucilius Ă ne pas perdre de vue la vanitĂ© des choses matĂ©rielles ; Ă se rĂ©pĂ©ter cette vĂ©ritĂ©, parce quâelle a du mal Ă pĂ©nĂ©trer dans lâĂąme. Lui-mĂȘme avait oubliĂ© les prĂ©ceptes dâAttale en revenant dans le monde â ce nâest que plus tard quâil les a rĂ©intĂ©grĂ©s dans son mode de vie plus dâhuĂźtres ni de champignons, pas de parfum, plus de vin, de bains Ă Ă©tuves, etc. En pratique, il calibre les rĂšgles quâil suit en fonction des effets quâil constate. Pour certaines choses, par exemple, il garde une mesure proche de lâabstinence si le retranchement total coĂ»te moins que lâusage modĂ©rĂ© ». Lettre 118 â De lâambition et de la vanitĂ© de la vie des politiques Il faut rester Ă lâĂ©cart de la politique et ne rien en attendre. Plus gĂ©nĂ©ralement, câest en ne courtisant rien ni personne quâon atteint une parfaite indĂ©pendance Ă lâĂ©gard du sort. Cette attitude se justifie dâautant plus quâon surestime les bienfaits de la prospĂ©ritĂ© Tu crois tel homme fort Ă©levĂ©, parce que tu rampes loin de lui ; mais ce point oĂč il est parvenu est, ce lui semble, bien bas. [âŠ] Presque toujours le lointain nous abuse et nous lâadmirons grandeur est, pour le vulgaire, synonyme de bonheur. » Lettre 122 â Des perversions et des vices du contre nature Ă quoi reconnaĂźt-on un vice ? Il fait violence Ă la nature. Boire de lâalcool le ventre vide[6], ou rĂ©clamer des roses en hiver sont par exemple des dĂ©sirs contre nature, typiques des hommes qui mĂ©prisent la simplicitĂ© de la routine populaire parce quâils veulent se distinguer. Pour SĂ©nĂšque, de tels hommes sont dĂ©jĂ morts. Ceux qui Ă©valuent toute chose selon sa valeur sociale en perdent de vue les bienfaits rĂ©els Ceux qui convoitent ou mĂ©prisent les choses selon quâelles sâachĂštent plus ou moins cher, dĂ©daignent la lumiĂšre qui ne coĂ»te rien ». En voulant susciter lâenvie par lâoriginalitĂ© de leur luxe, tous ces gens vivent Ă rebours ». Il ne faut pas avoir peur de vivre comme tout le monde. Aussi, tenons donc, cher Lucilius, tenons le chemin que la Nature nous a tracĂ©, et nâen dĂ©vions jamais. LĂ , tout nous est ouvert et facile ; sâobstiner contre elle, câest proprement vivre comme ceux qui rament contre le courant. » Conclusion sur âLettres Ă Luciliusâ de SĂ©nĂšque Les Lettres Ă Lucilius sont, au moment oĂč jâĂ©cris, le livre le plus important pour moi â et de loin â puisque câest le seul que je frĂ©quente sur une base rĂ©guliĂšre. Je lis, sauf exception, une lettre chaque matin. Câest, pour lâinstant, le meilleur moyen que jâai trouvĂ© pour vivre avec la conscience du temps qui passe et installer la journĂ©e qui commence dans la cohĂ©rence de la vie que je souhaite. La clartĂ© du propos et la simplicitĂ© des prĂ©ceptes rendent facile dâintĂ©grer cette lecture dans la routine quotidienne. Elles placent les Lettres Ă Lucilius Ă la frontiĂšre de la philosophie et du dĂ©veloppement personnel. Mais sâagit-il, au juste, dâune frontiĂšre, ou dâun territoire commun ? Ce livre confirme une hypothĂšse personnelle tout un pan de la philosophie nâest autre que lâancĂȘtre du dĂ©veloppement personnel. Les Lettres sont un livre de philosophie, mais elles Ă©taient un livre de dĂ©veloppement personnel. Et elles peuvent le redevenir, comme lâa compris Tim Ferriss. Notre Ă©poque prĂ©sente certaines similitudes avec celle qui a vu naĂźtre le stoĂŻcisme, Ă la fin du IVe siĂšcle avant dans la GrĂšce antique. Nous sommes déçus â le terme est peut-ĂȘtre faible â par la politique, et la religion ne nous fournit plus la notice de lâexistence. Peut-ĂȘtre sommes-nous perdus. Il nous manque quelque chose. Je crois que la philosophie pratique stoĂŻcienne peut retrouver aujourdâhui le rĂŽle quâelle a jouĂ© jadis, Ă AthĂšnes puis Ă Rome. Ă voir lâengouement des AmĂ©ricains, câest en bonne voie. Et quel meilleur manuel que les Lettres Ă Lucilius ? Elles font un puissant antidote Ă notre malaise. Vous souffrez ? Alors, vous apprendrez Ă rĂ©sister. Vous perdez votre temps ? De cette façon, vous saurez le chĂ©rir. Peut-ĂȘtre que vous vous sentez anesthĂ©siĂ© par le confort moderne ? Vous retrouverez le sens de lâeffort, le goĂ»t de la fatigue, et la transcendance de la douleur. Mais surtout, vous arriverez Ă lâidĂ©e que le bonheur existe dĂ©jĂ câest le confort intĂ©rieur de lâĂąme. Points forts Le message de SĂ©nĂšque est dâune luciditĂ© inouĂŻe, ce qui rĂ©sulte certainement des circonstances inĂ©dites de rĂ©daction. Les prĂ©ceptes quâil donne sont directement applicables aprĂšs la lecture. De nombreuses formules sont aussi belles quâinspirantes. Le style est simple et trĂšs clair. Le format lettres trĂšs courtes offre une grande libertĂ© au lecteur, qui peut avancer en picorant de temps en temps. Points faibles Les quelques rĂ©fĂ©rences Ă la doctrine stoĂŻcienne peuvent rebuter lâinitiĂ© comme le novice, qui ne lisent probablement pas les Lettres pour ça. Certaines idĂ©es sont redondantes mais câest un dĂ©faut propre au format. La note de Romain Treffel, de 1000 idĂ©es de culture gĂ©nĂ©rale Avez-vous lu le livre âLettres Ă Luciliusâ de SĂ©nĂšque ? Combien le notez-vous? 5 votes, moyenne 4,40 out of 5Loading...Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre âLettres Ă Luciliusâ Visitez Amazon afin dâacheter le livre âLettres Ă Luciliusâ Ressources [1] Rien nâest Ă nous, Lucilius, seul le temps nous appartient. » [2] SĂ©nĂšque cite souvent Ăpicure, qui a pourtant fondĂ© la doctrine concurrente du stoĂŻcisme. [3] Il sâagit toujours de la via negativa. [4] Caton dâUtique -95, -46 est un homme politique romain qui sâest suicidĂ© aprĂšs avoir Ă©chouĂ© Ă rĂ©sister Ă CĂ©sar. [5] La traduction de nâĂȘtre neuf pour aucun » nâest pas terrible jâĂ©crirais plutĂŽt quâaucun [mal] ne te surprenne ». [6] Il Ă©tait coutume, dans lâAntiquitĂ© romaine, de boire Ă la fin du repas. Romain Treffel, du site 1000 idĂ©es de culture gĂ©nĂ©rale Recherches utilisĂ©es pour trouver cet article lettres Ă lucilius, Ad lucilium analyse et traduction, ANALYSE DE AD LUCILIUM DE SENEQUE, dans le le texte ad lucilium de seneque quelle est la fonction de servietem, Lettres Ă Lucilius articles scientifiques
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ApprendreĂ Ă©crire les lettres, tout un programme ! En majuscules ou en minuscules, votre enfant a de quoi faire pour sâexercer. Nous avons sĂ©lectionnĂ© pour vous les meilleurs supports pour lui apprendre Ă former de belles lettres. Lâalphabet nâaura plus de secrets pour lui ! Avec lâĂ©criture des lettres, voici une premiĂšre Ă©tape vers la maĂźtrise de la lecture.
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Casey"Apprends Ă t'taire" (Clip Officiel)Extrait de l'album "LibĂ©rez la bĂȘte" Disponible Physique & NumĂ©rique ( Itunes, Spotify, Deezer) (Casey / Laloo)(
2SUu. 100 349 127 121 383 384 340 388 99
apprend a ecrire ou apprend a te taire