Ledeal Ă  ne pas rater : Cartes PokĂ©mon : oĂč commander le coffret PokĂ©mon Go Collection 64.99 € Voir le deal Harry Potter 2005 :: ~€~ CrĂ©ations personnelles ~€~ :: Ecrits des membres :: Concours: Page 1 sur 1 [Concours RPG NoĂ«l] MystĂšre Ă  Ilvermorny - Temperence Black . Temperence Black. Serpentard: : : [Concours RPG NoĂ«l] MystĂšre Ă  Ilvermorny - Temperence Apprends Ă  t’taire Lyrics[Couplet 1]Non c’est impossible, d’ĂȘtre aussi pitoyableÇa me parait impensable, d’ĂȘtre autant inaudiblePourtant j’ai passĂ© au crible, tous tes textes sur ma tableEt qu’on le veuille ou non, c’est incomprĂ©hensibleTa grammaire est instable, improbable et horribleTa diction dĂ©passe le stade de l’inadmissibleArrĂȘte les messages, illisibles au portableReprend ton cartable, ton pe-ra est pĂ©nibleLe plus insupportable, c’est qu’tu joues l’invincibleLe braqueur introuvable, le voleur invisibleLe rappeur terrible, imbattable, incorruptibleT’es peu crĂ©dible et minable, c’est mĂ©prisable et risibleNe sois pas susceptible mais tu n’es pas formidableTa plume est faible, ta carriĂšre est vulnĂ©rableTu sais bosser souvent est une chose honorableAlors attaque tout doucement, commence par le scrabble[Refrain]J’en ai marre et tu m’tapes sur les nerfsAlors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taireQuoi ? Chez toi il y a pas l’dictionnaire ?Aller apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taireUn auditeur déçu peut vite faire un tortionnaireAlors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taireTu mĂ©riterais vraiment qu’on t’sectionne une artĂšreAlors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire[Couplet 2]Oui j’avoue qu’a l’écoute de ton titreJ’ai chopĂ© la courante et pĂ©tĂ© une duriteT’as beau dire que c’est un hitMais lĂ  faut qu’tu arrĂȘteJ’étouffe, j’ai l’impression d’avoir bouffĂ© une arĂȘteLes minettes du R’N’B avec leurs amourettesJe l’aime, il m’aime et il m’a contĂ© fleurette dans les pĂąquerettesAutant m’ouvrir les veines, me faire sauter la tĂȘteMe cramer la plante des pieds avec des cigarettesT’as surement du mĂ©rite, ou j’ignore c’que je rateMais tu m’irrites et puis cette daube a Ă©tĂ© Ă©crite Ă  la hĂąteHein hein ce fond de teint va Ă  ta robe favoriteMais en revanche n’espĂšres vraiment plus rien de cette voix ingrateCeux qui te disent le contraire ne sont qu’des hypocritesTu n’es pas prĂȘte, retourne Ă  des activitĂ©s concrĂštesJe n’sais pas, acrobate, avocate ou marionnetteJe veux juste que tu dĂ©gages de mes pattes pour ĂȘtre honnĂȘte[Refrain][Couplet 3]Brun, tĂ©nĂ©breux mal rasĂ© malheureuxMĂ©prisĂ© d’aprĂšs eux et proche des misĂ©reuxPense Ă  la guerre, Ă  l’effet de serre entre midi et deuxPleure chez Michel Drucker d’un air con et mielleuxAdore toujours tout l’monde face Ă  la camĂ©raDerriĂšre insulte tous les nouveaux artistes de scĂ©lĂ©ratsMesdames et messieurs, veuillez cĂ©lĂ©brerLa chanson française vieille et dĂ©cĂ©rĂ©brĂ©eDes croulants, encombrant, cannĂ© et encombrĂ©D’un public de mĂ©mĂ©s qui fait cannevas et macramĂ©sHas been Ă  la peine que l’échec a puniMais qui tente tout de mĂȘme leurs chances aux Etats-UnisCessez les retours ratĂ©es, les textes formatĂ©sArrĂȘtez la variĂ©tĂ© et la fameuse chanson d’l’étĂ©Et puis laissez tranquille tous les fantĂŽmes du passĂ©Claude François, Joe Dassin, putain y en a assez[Refrain]Hein hein tu veux chanter, c’est un projet qu’est sur çaT’es sur de toi sur s’t’affairesPourquoi par exemple t’irais pas plutĂŽt t’empaler sur une poutreOu te pendre a un pilone ou j’sais parle Ă  une porteOu chante vas y chante, mais ferme la bouche..Ouais chante en fermant la bouche j’te prometC’est possible j’l’ai fais une fois c’était il y a longtemps mais vas-y fais fais...How to Format LyricsType out all lyrics, even repeating song parts like the chorusLyrics should be broken down into individual linesUse section headers above different song parts like [Verse], [Chorus], italics lyric and bold lyric to distinguish between different vocalists in the same song partIf you don’t understand a lyric, use [?]To learn more, check out our transcription guide or visit our transcribers forum
Alorsapprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire Tu mĂ©riterais vraiment qu’on t’sectionne une artĂšre Alors apprends Ă  Ă©crire s'te plaĂźt ou apprends Ă  t’taire [Couplet 2] Oui j’avoue qu’a

Ce que vous allez apprendre dans cet article Quelles sont les rĂ©pé­ti­tions malvenuesPourquoi vou­loir les chasser5 outils logiciels Les rĂ©pé­ti­tions sont une des bĂȘtes noires de l’é­cri­vain. Voici quelques outils logi­ciels pour vous aider Ă  les chas­ser lors de vos sĂ©ances de cor­rec­tion de texte. On vous l’a dit, rĂ©itĂ©rĂ© et redit, et pour­tant vous en met­tez encore dans tous vos manus­crits des rĂ©pé­ti­tions. La rĂ©pé­ti­tion, incon­grue comme un pet au beau milieu du Lac des Cygnes, est sou­vent invo­lon­taire et dĂ©sa­grĂ©able. Elle a le don de dis­si­per illico toute illu­sion roma­nesque. Ne lais­sez pas Ă  votre Ă©ven­tuel Ă©di­teur le tra­vail de toi­let­tage du livre !Typologie, et petite revue de l’arsenal rĂ©pressif. RĂ©pĂ©tez, rĂ©pĂ©tez, il en restera toujours quelque chose, quelque chose
 les rĂ©pé­ti­tions de pre­mier jet » vous en ferez sĂ»re­ment. Le phé­no­mĂšne se pro­duit lorsque vous Ă©cri­vez, que ça vient bien », et que vous n’avez pas le temps de vous attar­der Ă  des brou­tilles comme le choix d’un mot. Il se ren­contre sou­vent dans la dĂ©si­gna­tion d’un per­son­nage on ne peut pas tous les appe­ler tout le temps par leur pré­nom, n’est-ce pas ? Mais l’homme » ou la jeune femme » finissent eux aussi, Ă  la longue, par s’ tour­nures favo­rites on peut les rap­pro­cher des dar­lings », tels que thĂ©o­ri­sĂ©s par cette chĂšre Syven. Il s’agit de tour­nures qu’on adore et qu’on met Ă  toutes les sauces. Par exemple, tiens, chez moi
 Eh bien trou­vez-les ! RepĂ©rez les tour­nures que moi-mĂȘme, je vous res­sers sans arrĂȘt ! Combien de fois je te l’ai dit, Jean-Edern ? » la pau­vretĂ© de lan­gage lĂ , il s’agit sou­vent d’une pos­ture. Vous recher­chez le style dĂ©pouillĂ©, simple. Mais le dĂ©pouille­ment n’est pas la pau­vretĂ©. On peut ĂȘtre simple sans indi­gence. N’excusez jamais une rĂ©pé­ti­tion sous pré­texte d’idĂ©ologie lit­té­raire. Le lec­teur lambda, lui, ne vous excu­sera asso­nances Pas de pitiĂ© ! ! ! La langue fran­çaise offre des sono­ri­tĂ©s extrĂȘ­me­ment variĂ©es. Un de ceux qui l’ont le mieux com­pris, d’aprĂšs moi, est Charles Baudelaire BientĂŽt nous plon­ge­rons dans les froides tĂ©nĂšbres ;Adieu, vive clartĂ© de nos Ă©tĂ©s trop courts !J’entends dĂ©jĂ  tom­ber avec des chocs funĂšbresLe bois reten­tis­sant sur le pavĂ© des cours. Cet art de la varia­tion des sono­ri­tĂ©s est abso­lu­ment magistral. HĂ©las, la langue a aussi ses fai­blesses. Il est, notam­ment, trĂšs facile de mul­ti­plier les asso­nances en Ă© ». Le jeune auteur qui vient de finir un texte et, le reli­sant, relĂšve des lita­nies de â€œĂ©â€, se sent gon­flĂ© de fiertĂ© il a fait de la poé­sie sans le savoir. Sauf qu’il ne s’agit pas en l’occurrence de poé­sie, mais d’incontinence, et que l’on ne fait jamais de poé­sie sans le savoir. [1] D’autres rĂ©pé­ti­tions lin­guis­tiques » sont Ă  ban­nir en fran­çais, et entre autres les com­po­sĂ©s de faire », pas­ser », dire »  ; les adverbes en ‑ment » ; les sub­stan­tifs en ‑tion » ; les com­po­sĂ©s de jour » etc
 Mais com­ment faire la chasse, dans son pro­jet de livre, Ă  ces mau­dites redondances ? Word ou autre trai­te­ment de texte il s’agit de l’outil le plus immé­diat. Vous ĂȘtes sous Word. Vous Ă©cri­vez en rythme de croi­siĂšre, ou vous reli­sez, pĂ©pĂšre, un texte bien mĂ»r, qui date d’une semaine ou deux. Et lĂ , hor­reur et putré­fac­tion ! VoilĂ  une tour­nure qui vous a un air de dĂ©jĂ -vu ! La rĂ©ac­tion est simple sĂ©lec­tion­nez le texte incri­minĂ©, CTRL C copier, CTRL F ouvrir l’outil de recherche, CTRL V col­ler dans le champ de recherche, et en avant ! Word saura vous trou­ver la redite oĂč qu’elle se cache ; atten­tion, soyez pré­cis si vous recher­chez un verbe rĂ©pĂ©tĂ©, n’entrez que les carac­tĂšres dont vous ĂȘtes sĂ»r racine verbale.Repetition Detector ce logi­ciel de dĂ©tec­tion trĂšs sympa et free­ware exa­mine votre texte et place en sur­brillance les jeux de rĂ©pé­ti­tions. Vous pou­vez confi­gu­rer sa “sen­si­bi­litĂ©â€. Il repĂšre aussi les dĂ©cli­nai­sons d’un mĂȘme mot. Attention, nour­ris­sez-le avec du fichier txt. Lorsque je l’ai testĂ©, sa mĂ©moire Ă©tait limi­tĂ©e, il fal­lait donc sau­cis­son­ner les textes les plus gros. Il paraĂźt que ce dĂ©faut a Ă©tĂ© article Ă  la mou­li­nette hor­mis les pré­sents rĂ©sul­tats ! les mots les plus cou­rants sont “texte” 6, “langue” 6, “rĂ©pé­ti­tions” 5, “peut” 5, “tour­nures” 4, “mots” 4, “page” 3. Pour cer­tains, la fré­quence s’explique par le thĂšme de l’article. Pour d’autres, comme la rĂ©cur­rence du verbe “pou­voir”, elle est plus gĂȘnante. Un indice de tic d’écriture, peut-ĂȘtre ?le RĂ©pĂ©toscope Un outil en ligne pour une vĂ©ri­fi­ca­tion limi­tĂ©e Ă  20 000 carac­tĂšres. La page du rĂ©pé­to­scope sur une trĂšs bonne ini­tia­tive, qui vous donne tout un tas de sta­tis­tiques sur votre texte, en plus des mots les plus fré­quents. DestinĂ© aux web­mas­ters, il pourra vous rendre des ser­vices Ă  vous aussi, Ă©cri­vain. Petit doute, est-il aussi effi­cace avec la langue fran­çaise qu’avec la langue anglaise ? Trouver article Ă  la mou­li­nette hor­mis les pré­sents rĂ©sul­tats ! 336 mots dif­fé­rents sur 416, soit un fac­teur de com­plexitĂ© de 80,8 % ? ; indice de lisi­bi­litĂ© 5,9 Ă©chelle 6 facile, 20 dif­fi­cile Waouh ! ; autre indice de lisi­bi­litĂ© 60,5 100 facile, 20 dif­fi­cile, opti­mal 60–70 Youpi ! ! ; mots les plus fré­quents “langue” 6, “texte” 6, “rĂ©pé­ti­tions” 5, “tour­nures” 4, “agit” 4, “mots” 4, “poé­sie” 3 on constate que le tiercĂ© n’est pas le mĂȘme que plus haut, ce que je trouve assez gĂȘnant ; la solu­tion est donc dans la com­bi­nai­son des outilsla mĂ©thode du doc­teur Logue. Évidemment, elle nĂ©ces­site une grande piĂšce dĂ©pour­vue de meubles. Mais si vous la sui­vez avec sĂ©rieux, elle vous conduira aux plus hautes destinĂ©es Le phé­no­mĂšne de la rĂ©pé­ti­tion nous en apprend beau­coup sur nous-mĂȘmes et sur notre langue. Cette langue, qui peut ĂȘtre somp­tueu­se­ment employĂ©e par les Ă©cri­vains, ne saura que vous conduire Ă  la pla­ti­tude si vous ne la contrέlez pas. Et quant Ă  vos tour­nures favo­rites, Ă  vos mots-fĂ©tiches, ceux que vous res­ser­vez Ă  votre lec­teur en toute occa­sion, tra­quez-les, flan­quez-les Ă  la cor­beille, mais regar­dez-les en face, aussi ces mots, ce sont de petites obses­sions. Pourquoi eux ? Pourquoi vous ? L’écriture nous en apprend avant tout sur nous-mĂȘmes. Ne refu­sez pas ces miettes de connaissance. Et toi, obs­tinĂ© inter­naute, oĂč en es-tu avec les rĂ©pĂ©titions ? [1] Dans la piĂšce de MoliĂšre que tout le monde prend tou­jours Ă  tĂ©moin, cette for­mule, vous faites ceci cela sans le savoir » est, on l’oublie un peu, de la pure flatterie.

Si le monde est si loin, Ă  prĂ©sent, de la poĂ©sie qui a toujours Ă©tĂ© si prĂšs du monde, c’est qu’elle est avant tout une Ă©cole oĂč l’on apprend
RĂ©sumĂ© des “Lettres Ă  Lucilius” de SĂ©nĂšque condamnĂ© Ă  se suicider, le philosophe stoĂŻcien SĂ©nĂšque Ă©crit Ă  son ami Lucilius pour lui apprendre Ă  trouver et Ă  cultiver le bonheur en lui-mĂȘme, indĂ©pendamment des circonstances, qui sont susceptibles de reprendre ce qu’elles donnent. Par SĂ©nĂšque, 65 aprĂšs 112 pages Note cette chronique est une chronique invitĂ©e, proposĂ©e par Romain Treffel, du site 1000 idĂ©es de culture gĂ©nĂ©rale Chronique et rĂ©sumĂ© des Lettres Ă  Lucilius de SĂ©nĂšque Note Choix de 24 lettres sĂ©lectionnĂ©es par l’éditeur Mille et Une Nuits dans cette traduction de Cyril Morana, sur les 124 lettres initiales. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© chroniquer cette sĂ©lection de 24 lettres parce qu’elle est plus accessible et qu’elle contient l’essentiel du message de dĂ©veloppement personnel de SĂ©nĂšque. Et s’il ne tenait qu’à nous d’ĂȘtre heureux ? Et si tout Ă©tait dĂ©jĂ  lĂ , en nous-mĂȘmes, pour vivre une existence suprĂȘmement paisible, Ă  l’abri des coups du sort ? C’est le message de SĂ©nĂšque, un homme que la maladie, les revers politiques et les menaces de mort ont contraint Ă  dĂ©velopper une rĂ©sistance exceptionnelle. Conseiller de l’empereur romain NĂ©ron aprĂšs en avoir Ă©tĂ© le prĂ©cepteur, il tombe en disgrĂące en 62. Il demande la permission de se retirer totalement de la vie politique – en vain, car sa prĂ©sence est requise pour conserver l’appui des sĂ©nateurs. AprĂšs qu’un complot contre l’empereur Ă©choue en 65, un des coupables affirme que le philosophe Ă©tait indirectement favorable Ă  l’entreprise. L’intĂ©ressĂ© nie, mais ne convainc pas son ancien Ă©lĂšve, qui lui ordonne alors de mourir. SĂ©nĂšque Ă©crit les Lettres Ă  Lucilius pendant les quelques mois qui prĂ©cĂšdent son suicide contraint. Cette situation donne Ă  sa parole une profondeur inĂ©dite. Il s’adresse Ă  Lucilius, un ami de longue date, un homme d’origine modeste qui s’est Ă©levĂ© jusqu’aux plus hautes fonctions politiques, pour l’encourager Ă  mener une vie philosophique selon les principes du stoĂŻcisme. Il l’enjoint Ă  dĂ©velopper son Ăąme, c’est-Ă -dire son intĂ©rieur » plutĂŽt que son extĂ©rieur, pour modifier son rapport Ă  la rĂ©alitĂ©. Comptant parmi les livres de philosophie les plus lus, les Lettres Ă  Lucilius rentrent donc aussi dans la catĂ©gorie dĂ©veloppement personnel ». Tim Ferriss, qui les relit rĂ©guliĂšrement, les a mĂȘme Ă©ditĂ©es en un livre audio, The Tao of Seneca. Qu’ont-elles de si particulier ? Elles bonifient l’existence. InstantanĂ©ment, et durablement. Lettre 1 – Que faire de son temps ? On perd son temps de deux maniĂšres soit on nous le vole, soit on le laisse s’écouler par nĂ©gligence – ce qui est encore plus grave. RĂ©flĂ©chis bien, demande SĂ©nĂšque, et tu verras que la majeure partie de l’existence se passe Ă  mal faire, une grande part Ă  ne rien faire, et la totalitĂ© Ă  faire tout autre chose que ce qu’il faudrait. » L’homme ne connaĂźt pas le prix du temps » alors que c’est la seule valeur qui existe pour lui[1]. Il pense qu’il a le temps » ; la mort lui semble loin, mais en rĂ©alitĂ© il meurt un peu chaque jour. Le philosophe invite donc son disciple Ă  vivre pleinement chaque instant En Ă©tant maĂźtre du prĂ©sent, tu dĂ©pendras moins de l’avenir. À force de remettre Ă  plus tard, la vie passe ». Lui-mĂȘme n’est pas parfait, reconnaĂźt-il ; il perd aussi son temps. Seulement, il en a conscience, et il s’accommode avec bonheur de ce qu’il lui reste Ă  vivre. Lettre 2 – À propos des voyages, de la lecture, et de ce qui est vraiment nĂ©cessaire SĂ©nĂšque se satisfait de l’équilibre de l’ñme de Lucilius, qui transparaĂźt dans son confort psychologique, mais il l’invite Ă  ne pas se contenter de la surface des choses, Ă  approfondir sa relation aux hommes et aux idĂ©es. En particulier, il lui recommande de ne pas s’intĂ©resser de maniĂšre superficielle Ă  une grande diversitĂ© d’auteurs, ce qu’il compare Ă  des voyages incessants Ceux dont la vie se passe Ă  voyager finissent par avoir des milliers d’hĂŽtes et pas un ami. Il arrive fatalement la mĂȘme chose Ă  celui qui nĂ©glige de lier commerce avec un auteur favori pour jeter en courant un coup d’Ɠil sur tous Ă  la fois ». Il faut choisir quelques grands Ă©crivains – pas forcĂ©ment dans la doctrine que l’on suit[2] – et laisser leur gĂ©nie panser l’ñme. Rituel de SĂ©nĂšque lire seulement quelques pages par jour et y sĂ©lectionner une unique formule Ă  mĂ©diter au cours de la journĂ©e. Ce rapport Ă  la lecture illustre la dĂ©finition stoĂŻcienne de la richesse. Pour ĂȘtre riche, on doit 1° avoir au moins le nĂ©cessaire, et 2° se satisfaire de ce que l’on a. La pauvretĂ©, c’est surtout l’absence de contentement Qu’importe combien cet homme possĂšde en banque ou dans ses greniers, ce qu’il engraisse de troupeaux, ce qu’il touche comme intĂ©rĂȘts, s’il dĂ©vore en espoir le bien d’autrui, s’il suppute non ce qu’il a acquis mais ce qu’il voudrait acquĂ©rir ! » Lettre 3 – Bien choisir ses amis SĂ©nĂšque s’étonne que Lucilius ait transmis son courrier Ă  un ami » auquel il souhaite nĂ©anmoins en dissimuler le contenu. Un vĂ©ritable ami ne mĂ©riterait pas cette dĂ©fiance. Comment dĂ©finir un ami ? On a autant confiance en lui qu’en soi-mĂȘme. DĂ©libĂšre sur tout avec l’homme de ton choix, mais avant cela, n’omets pas de dĂ©libĂ©rer sur lui avec toi-mĂȘme. [
] RĂ©flĂ©chis longtemps sur l’adoption d’un ami ; une fois dĂ©cidĂ©, ouvre toute ton Ăąme pour le recevoir ; parle aussi hardiment devant lui qu’à toi-mĂȘme. » L’idĂ©al serait la transparence totale tout dire et tout assumer ; seulement, l’usage veut qu’on garde certaines choses pour soi. Ces choses, c’est Ă  l’ami qu’il faut les confier. C’est le moyen de fuir les deux extrĂȘmes, l’excĂšs de celui qui se livre au tout-venant, et l’inverse, l’incapacitĂ© Ă  partager sa pensĂ©e. SĂ©nĂšque termine cette lettre en rappelant Ă  Lucilius sa doctrine de l’action. Il ne faut pas confondre l’activitĂ© et le tracas, le repos et le moindre effort. Tout est, encore une fois, affaire d’équilibre – entre l’action, d’une part, et l’oisivetĂ©, d’autre part. Lettre 5 – Faut-il faire comme tout le monde ? SĂ©nĂšque fĂ©licite Lucilius de ses efforts quotidiens pour devenir meilleur, mais il lui demande de le faire vraiment pour lui-mĂȘme, sans chercher Ă  en donner la preuve autour de lui. Tel est le paradoxe de l’inspiration on n’est jamais aussi inspirant que lorsqu’on ne cherche pas Ă  l’ĂȘtre. Il ne faut pas se distinguer pour se distinguer ni se conformer pour se conformer. La sincĂ©ritĂ© de comportement se trouve dans le juste milieu, dans la tempĂ©rance. Si on associe volontiers la sagesse Ă  l’ascĂ©tisme, la philosophie n’est pas la torture. Au contraire, elle reconnaĂźt la valeur des plaisirs simples Il faudrait ĂȘtre fou pour fuir les plaisirs les plus simples et les plus accessibles ». SĂ©nĂšque voit de la faiblesse morale aussi bien chez l’homme que le luxe impressionne que chez celui qu’il rebute. Quel est le bon rapport Ă  la richesse ? On doit se servir d’argenterie comme si c’était de l’argile ». Lettre 7 – Il faut fuir la foule et sa cruautĂ© SĂ©nĂšque n’y va pas par quatre chemins La frĂ©quentation du monde et de la foule est Ă  bannir ». Le problĂšme, c’est qu’elle nous attache aux biens Ă©phĂ©mĂšres – l’argent, l’ambition, le prestige, etc. – tout en nous ramollissant. Le maĂźtre avoue qu’il est lui-mĂȘme encore sensible Ă  cet effet. C’est par exemple l’influence de la foule qui banalise la cruautĂ© des combats de gladiateurs, cette boucherie », fait-il remarquer en visant indirectement NĂ©ron. La contagion des opinions et des dĂ©sirs est irrĂ©pressible. Les esprits tendres se rangent aisĂ©ment Ă  l’avis de la foule, et les esprits les plus vertueux finissent par craquer. Socrate lui-mĂȘme n’aurait pas rĂ©sistĂ© Ă  la pression populaire. Un seul exemple de prodigalitĂ© ou d’avarice fait beaucoup de mal ; s’attabler en compagnie d’un gourmet peu Ă  peu nous effĂ©mine et nous amollit ; le voisinage d’un riche irrite la cupiditĂ© ; l’envie se communique mĂȘme au cƓur le plus pur et le plus franc ; que penses-tu qu’il arrive de tes mƓurs en butte aux assauts de toute une foule ? » Seules les influences personnelles positives sont dignes d’ĂȘtre acceptĂ©es et cultivĂ©es Recueille-toi en toi-mĂȘme, autant que possible ; frĂ©quente ceux qui te rendront meilleur, reçois ceux que tu peux rendre tels ». On n’apprend pas pour briller Ă  l’extĂ©rieur, mais uniquement au-dedans de soi-mĂȘme. Lettre 8 – La sagesse est le fruit d’un travail sur soi SĂ©nĂšque reste trĂšs actif dans sa retraite. Il travaille tard le soir et s’endort mĂȘme Ă  la tĂąche. Il suit le prĂ©cepte stoĂŻcien selon lequel la mort doit nous surprendre en pleine action. Ainsi, SĂ©nĂšque recommande Ă  Lucilius de ne pas se laisser sĂ©duire par une gloire facile il doit rester constant quels que soient les prĂ©sents de la Fortune ». Quelle rĂšgle suivre pour cela ? Se contenter du strict nĂ©cessaire Un plan de vie aussi profitable au physique qu’au moral et qu’il faut garder, c’est de n’accorder au corps que le strict nĂ©cessaire Ă  la bonne santĂ©. Il le faut durement traiter, de peur qu’il n’obĂ©isse mal Ă  l’esprit ; manger doit seulement apaiser la faim, boire Ă©tancher la soif, le vĂȘtement garantir du froid, le logement abriter contre l’inclĂ©mence des saisons. Qu’il soit construit de gazon ou de marbre Ă©tranger, colorĂ© de nuances diverses, peu importe sachez tous qu’on est aussi bien Ă  couvert sous le chaume que sous l’or. » 
sauf en ce qui concerne le dĂ©veloppement de l’ñme Dites-vous bien que dans l’homme rien n’est admirable que l’ñme, que pour une Ăąme grande rien n’est grand. » SĂ©nĂšque vit certes en retrait de la sociĂ©tĂ©, mais son effort philosophique est plus utile qu’un effort politique – il sera profitable Ă  la postĂ©ritĂ©. Le maĂźtre termine sa lettre en faisant une fois de plus rĂ©fĂ©rence Ă  Épicure pour affirmer que l’obĂ©issance Ă  la philosophie, c’est la libertĂ© ». Lettre 9 – Le sage a-t-il besoin d’amis ? Lucilius demande Ă  SĂ©nĂšque si Épicure a eu raison de blĂąmer dans une de ses lettres ceux qui disent que le sage n’a pas besoin d’amis. Étant donnĂ© que l’amitiĂ© est une vertu, lui rĂ©pond d’abord le maĂźtre, on a bien besoin d’un ami pour la cultiver. Cependant, il ne faut pas confondre la vĂ©ritable amitiĂ© avec l’amitiĂ© d’intĂ©rĂȘt – les Ă©preuves de l’existence feront la dĂ©cantation des deux, Ă  moins qu’on ne sache soi-mĂȘme reconnaĂźtre le vrai ami. Comment le reconnaĂźtre ? Par le niveau d’engagement que la relation commande on est capable de suivre le vrai ami en exil, de prendre des risques mortels pour lui. SĂ©nĂšque compare l’engagement de l’amitiĂ© authentique avec celui de la passion amoureuse. Mais comment le concilier avec l’indĂ©pendance du sage ? On peut se suffire pour le bonheur, mais pas pour la vie elle-mĂȘme. Le sage obĂ©it Ă  la nature quand il se marie ; quand il devient pĂšre ; et de mĂȘme quand il s’attache Ă  des amis. S’il veut mĂȘme le plus grand nombre d’amis possible, il ne crĂ©e pas pour autant une relation de dĂ©pendance, car il recherche l’amitiĂ© pour elle-mĂȘme. Le bonheur demande d’ĂȘtre capable de se tenir compagnie Ă  soi-mĂȘme Le vrai bonheur ne cherche pas Ă  l’extĂ©rieur ses Ă©lĂ©ments c’est en nous que nous le cultivons ; c’est de lui-mĂȘme qu’il sort tout entier ». Lettre 12 – De la vieillesse SĂ©nĂšque a pris conscience de sa propre vieillesse en constatant celle de la villa de campagne qu’il avait bĂątie de ses mains. La derniĂšre phase de la vie n’est pas la pire, parce qu’on y est dĂ©sormais libre des passions, qui sont un peu les illusions de la jeunesse Le grand charme de la vie est Ă  son dĂ©clin, lorsqu’il n’est pas encore brutal ». Et l’angoisse de la mort ? La fin est toujours proche pour l’homme qui ne l’oublie pas, c’est pourquoi la vieillesse ne change rien Ă  son rapport Ă  la mort. SĂ©nĂšque compare la vie Ă  des cercles concentriques les jours, les mois, les annĂ©es, les Ă©poques, etc. Cette image rĂ©vĂšle qu’il y a un dĂ©but et une fin dans chaque unitĂ© de temps, que la naissance et la mort sont un schĂ©ma qui se rĂ©pĂšte dans l’existence elle-mĂȘme. Ainsi, chaque nuit est comme une petite mort Disposons donc chacune de nos journĂ©es comme si elle fermait la marche, comme si elle achevait et complĂ©tait notre vie ». Rituel de SĂ©nĂšque au moment de se coucher, se dire Ă  soi-mĂȘme avec satisfaction, et mĂȘme avec joie, qu’on a bien vĂ©cu jusque-lĂ . Le dieu nous accorde un lendemain, soyons heureux de le recevoir. On jouit pleinement et avec sĂ©curitĂ© de soi-mĂȘme lorsqu’on attend le lendemain sans inquiĂ©tude. Qui, le soir, dit J’ai vĂ©cu », peut dire le matin Je gagne une journĂ©e. » ». Le maĂźtre termine sa lettre en se justifiant de citer Épicure peu importe qui dit quoi, les bonnes pensĂ©es appartiennent Ă  tous ». Lettre 16 – Pourquoi il faut faire de la philosophie un exercice quotidien SĂ©nĂšque conseille Ă  Lucilius de ne pas ĂȘtre trop confiant dans ses progrĂšs. La foi en le pouvoir de la philosophie ne suffit pas, c’est l’entraĂźnement quotidien qui est dĂ©terminant. La sagesse n’est pas dans les discours ; elle se mesure dans l’action, tout particuliĂšrement dans les accidents qui jonchent l’existence. La philosophie protĂšge l’homme de la duretĂ© du destin. Elle seule permet de maĂźtriser le dĂ©sir, que toutes les richesses du monde Ă©choueront Ă  Ă©teindre. Elle nous recommande les dĂ©sirs naturels, pourvus de limites, et elle nous met en garde contre ceux qui, ne l’étant pas, menacent de nous emprisonner dans leur logique de perpĂ©tuelle insatisfaction. Lettre 23 – Le vĂ©ritable bonheur À quoi bon parler du temps qu’il fait ? À quoi bon se plaindre de la pluie ? La sagesse, pour SĂ©nĂšque, c’est de bien placer son bonheur, c’est-Ă -dire dans ce qui ne dĂ©pend pas de nous. L’homme heureux ne vit pas dans l’espoir. Il mĂ©prise la mort ; il aide les pauvres. Également, il dompte sa sensualitĂ© et endure la souffrance. Il trouve son bonheur en lui-mĂȘme. On doit en particulier se mĂ©fier des plaisirs Ă©phĂ©mĂšres du corps, et ne lui accorder que le strict nĂ©cessaire. L’existence a besoin de repĂšres pour s’écouler dans le calme et la continuitĂ© Ces hommes qui s’élancent de projets en projets, ou qui, mĂȘme sans Ă©lan spontanĂ©, s’y laissent pousser par hasard, comment auraient-ils un sort fixe et durable, eux qui flottent, mobiles, sans repĂšres ni point d’appui ? » Le philosophe rĂ©itĂšre son avertissement quant Ă  l’influence dĂ©lĂ©tĂšre de la foule La multitude, comme ces objets qui suivent le courant des fleuves, ne marche pas, mais est entraĂźnĂ©e ». Il faut savoir ce que l’on veut soi-mĂȘme et persĂ©vĂ©rer. Lettre 31 – N’écouter que soi, mĂ©priser la fatigue Dans L’OdyssĂ©e d’HomĂšre, Ulysse bouche les oreilles de ses marins afin qu’ils ne se laissent pas sĂ©duire par le chant des sirĂšnes. L’homme en quĂȘte de sagesse doit adopter le mĂȘme genre de stratĂ©gie, explique SĂ©nĂšque c’est surtout de ne pas Ă©couter dont il a besoin, y compris ce qu’on lui souhaite du meilleur cƓur. Il n’est qu’un bien qui donne et consolide la vie heureuse ĂȘtre sĂ»r de soi. » Alors on reconnaĂźt la valeur du travail et de l’exercice. Une fois sur le bon chemin, on devient capable de mĂ©priser la fatigue, qui est mĂȘme l’aliment des Ăąmes fortes ». Non seulement on ne refuse plus le travail, mais on le rĂ©clame. L’homme Ă©clairĂ© dans cet art de vivre connaĂźt le Bien et il possĂšde la seule chose qui vaille, la seule qualitĂ© durable en comparaison de laquelle le statut social apparaĂźt dans toute son artificialitĂ© la droiture de l’ñme. Lettre 41 – La grandeur de l’homme sa raison parfaite La religion est inutile au bonheur Il n’est pas besoin d’élever les mains vers le ciel, ni de soudoyer le gardien d’un temple ». Encore une fois, la vĂ©ritable valeur de l’homme est en lui-mĂȘme, et aucune de ses possessions ne s’y ajoute. Qu’il ait de superbes esclaves, un palais magnifique, beaucoup de terrains ensemencĂ©s et de capitaux productifs, tout cela n’est pas en lui mais autour de lui. » La valeur essentielle de l’homme Ă©chappe Ă  l’échange ; on ne peut ni la donner ni la prendre. Elle rĂ©side dans la raison de son Ăąme qui le fait vivre conformĂ©ment Ă  sa nature. Lettre 50 – ReconnaĂźtre ses dĂ©fauts, un premier pas vers la vertu En observant une folle amnĂ©sique, SĂ©nĂšque a songĂ© Ă  sa propre folie. Il faut prendre conscience de ses propres erreurs et dĂ©fauts plutĂŽt que de chercher des boucs Ă©missaires. Le mal, de mĂȘme que le bien, est en l’homme lui-mĂȘme Notre mal ne vient pas du dehors, il est en nous ; il siĂšge dans nos entrailles mĂȘme. Et si nous en guĂ©rissons si mal, c’est tout bonnement parce que nous ne nous savons pas malades. » Plus tĂŽt on se met Ă  se corriger, mieux c’est – mais il n’est jamais trop tard. La sagesse est un travail qui demande patience et longueur de temps. Le philosophe en vient alors Ă  dĂ©finir la sagesse par la via negativa, la mĂ©thode consistant Ă  progresser en retirant ce qui nuit. Qu’est-ce que la vertu ? L’élimination des vices. Chez personne la sagesse n’a prĂ©cĂ©dĂ© l’erreur, chez tous la place est occupĂ©e d’avance. Apprendre les vertus n’est que dĂ©sapprendre les vices. » La philosophie est, en cela, comparable Ă  la mĂ©decine, Ă  la diffĂ©rence que son traitement est agrĂ©able. Lettre 56 – De la vraie tranquillitĂ© et de l’impassibilitĂ© du sage Toute valeur vĂ©ritable est intĂ©rieure – le calme ne fait pas exception À quoi bon le silence de tout un quartier si j’entends encore frĂ©mir mes passions ? » Le repos, ce n’est pas le sommeil ; c’est le calme de l’ñme. SĂ©nĂšque rappelle Ă  Lucilius que la tranquillitĂ© n’est pas matĂ©rielle, mais spirituelle Observe cet homme qui cherche le sommeil dans le silence de son vaste appartement pour qu’aucun bruit n’effarouche son oreille, toute sa lĂ©gion d’esclaves a Ă©tĂ© sommĂ©e de se taire ; ce n’est que sur la pointe des pieds que l’on s’approche de lui. Et nĂ©anmoins, il se tourne et se retourne dans son lit, cherchant Ă  saisir Ă  travers ses ennuis un demi-sommeil ; il n’entend rien mais il se plaint d’avoir entendu quelque chose. » En cas d’insomnie, il est prĂ©fĂ©rable de ne pas s’entĂȘter Ă  dormir, mieux vaut agir. L’ambition et les dĂ©sirs susceptibles de troubler le sommeil ne sont jamais parfaitement Ă©teints, on doit donc se mĂ©fier de leur retour. En rĂ©alitĂ©, la sensibilitĂ© aux sons et aux imprĂ©vus rĂ©vĂšle l’agitation de l’ñme Tu ne jouiras d’un calme parfait que si nulle clameur ne te touche plus, si aucune voix ne t’arrache Ă  toi-mĂȘme, qu’elle flatte, qu’elle menace, ou qu’elle assiĂšge l’oreille de discours vains et de mensonges [
]. » Lettre 61 – Philosopher, c’est se prĂ©parer Ă  mourir en acceptant l’inĂ©vitable Avec l’ñge, ce qui a le plus d’importance pour SĂ©nĂšque est d’éviter ses anciennes erreurs[3]. Son rapport Ă  la mort confĂšre Ă  sa vieillesse un certain charme PrĂȘt Ă  partir, je profite mieux de la vie, Ă©tant donnĂ© que je ne m’inquiĂšte pas trop du temps que durera ce plaisir. Avant de vieillir, j’ai songĂ© Ă  bien vivre, et dans ma vieillesse Ă  bien mourir, mourir sans regrets. » Il relie cet Ă©tat d’esprit au refrain stoĂŻcien sur la soumission Ă  l’ordre naturel, Ă  l’équivalence entre la libertĂ© et le consentement Se soumettre de bonne grĂące au commandement, c’est Ă©chapper Ă  ce que la servitude a de plus amer, qui est de faire ce que l’on ne voudrait point. Ce n’est pas d’exĂ©cuter un ordre qui nous rend malheureux, c’est de l’exĂ©cuter Ă  contrecƓur. Par consĂ©quent, disposons notre Ăąme Ă  vouloir tout ce que le sort exigera, et surtout envisageons sans chagrin la fin de notre ĂȘtre. » Il faut se prĂ©parer Ă  mourir pour jouir de la vie. C’est ainsi qu’on Ă©limine le sentiment de manque qui empoisonne l’existence. J’ai vĂ©cu, cher Lucilius, autant qu’il me fallait j’attends la mort, rassasiĂ© de mes jours. » Lettre 63 – Pourquoi il faut jouir d’un ami de son vivant plutĂŽt que de pleurer sans mesure Ă  sa mort contre l’hypocrisie et la bĂȘtise de l’affliction SĂ©nĂšque n’est pas d’accord avec le stoĂŻcien Attale qui lui a enseignĂ© la philosophie lorsqu’il dit que le souvenir des amis dĂ©cĂ©dĂ©s a un goĂ»t amer. La mĂ©moire en elle-mĂȘme n’a aucune saveur ; c’est l’homme qui, sans le savoir, la lui donne. Il est bon de se souvenir des amis si on a pleinement joui de leur amitiĂ©. Cesse de mĂ©sinterprĂ©ter le don que te fit la Fortune. Elle a repris, mais elle avait donnĂ©. Jouissons pleinement de nos amis qui sait pour combien de temps ils nous sont laissĂ©s ? » PlutĂŽt que de dĂ©plorer la perte d’un ami, il faut se consoler avec ceux qui restent, ou bien en chercher de nouveaux. Le deuil doit ĂȘtre affaire de volontĂ©, pas de lassitude Mieux vaut renoncer Ă  ton chagrin que d’attendre qu’il renonce Ă  toi ». Lettre 70 – Au sujet du suicide Le temps passe comme la terre s’éloigne lorsqu’on prend la mer. Parfois le voyage est rapide ; parfois il est lent. Mais ce n’est pas la durĂ©e qui importe Ce n’est pas de vivre qui est dĂ©sirable, c’est de vivre bien. Aussi le sage vit autant qu’il le doit, non autant qu’il le peut ». DĂšs lors, l’important n’est pas quand on meurt, mais comment on a vĂ©cu, et comment on meurt. Comment bien » mourir ? Bien mourir, c’est nous soustraire au danger de mal vivre. » Si la tranquillitĂ© de l’ñme est menacĂ©e, le suicide est justifiĂ©. Certains rĂ©pliquent que l’espoir fait vivre », qu’abandonner c’est toujours abandonner trop tĂŽt. Pour SĂ©nĂšque, le suicide est au contraire le moyen de reprendre la main. Lorsque l’individu est impuissant face au destin, prisonnier de la nĂ©cessitĂ©, condamnĂ© Ă  la servitude, il peut encore renverser la situation en redevenant maĂźtre de son propre sort. On ne peut rien contre celui qui sait mourir. Il ne faut cependant pas se suicider par crainte de la mort, par exemple quand on est condamnĂ©. Socrate a attendu 30 jours – alors qu’il aurait pu se laisser mourir de faim – pour que ses amis puissent encore passer du temps avec lui. En revanche, s’il Ă©tait tombĂ© gravement malade pendant cette pĂ©riode, le suicide aurait Ă©tĂ© justifiĂ©. Étant donnĂ© qu’on meurt pour soi-mĂȘme, on peut se suicider comme on veut On doit rendre compte de sa vie aux autres, mais de sa mort, Ă  soi seul. La meilleure est celle qu’on choisit. » En pratique, il faut prĂ©fĂ©rer une mort rapide et douce. SĂ©nĂšque s’oppose aux partisans de la mort naturelle » – comme les pythagoriciens ou les chrĂ©tiens – qui avancent que seule la nature, ou Dieu, a le droit de mettre un terme Ă  la vie. De son point de vue, le suicide relĂšve de la libertĂ© individuelle. Pour un seul moyen d’entrer dans la vie, il y en a mille d’en sortir. [
] Le grand motif pour ne pas nous plaindre de la vie, c’est qu’elle ne retient personne. » Le suicide est comparable, quelque part, Ă  un acte mĂ©dical on se fait bien tirer le sang pour calmer un mal de tĂȘte, alors pourquoi ne pas arrĂȘter le fonctionnement du corps pour faire cesser le trouble de l’ñme ? L’homme qui craint le suicide est comme un vieux locataire, trop attachĂ© au lieu et Ă  ses habitudes pour changer. Veux-tu ĂȘtre indĂ©pendant de ton corps ? Ne l’habite que comme un lieu de passage. » La sagesse peut ĂȘtre vaine on apprend Ă  mĂ©priser la douleur, mais la santĂ© rend cette prĂ©paration inapplicable ; on anticipe la mort des amis, puis on meurt avant. Se prĂ©parer Ă  la mort sera forcĂ©ment utile Savoir mourir est la seule chose qu’un jour on exigera forcĂ©ment de nous. » Il n’est pas nĂ©cessaire d’ĂȘtre un grand homme comme Caton d’Utique[4] pour se suicider Ă  bon escient. Le sage est certes d’autant plus apte au suicide qu’il a pensĂ© sa mort, mais un homme ordinaire est tout Ă  fait capable d’un seul effort gĂ©nĂ©reux. Il faut bien rĂ©flĂ©chir Ă  la maniĂšre de se libĂ©rer de la vie, parce qu’il y a de la grandeur dans un suicide rĂ©ussi Il est inique de vivre de vol ; mais voler sa mort est sublime ». Lettre 71 – Le vrai sage n’est pas un spĂ©culatif mais un homme simple, honnĂȘte et courageux Il faut vivre comme le peintre crĂ©e son tableau aborder chaque partie, n’importe quelle dĂ©cision, aussi insignifiante soit-elle, en gardant prĂ©sente Ă  l’esprit l’idĂ©e de l’ensemble. Le hasard est certes prĂ©pondĂ©rant dans l’existence, mais il faut savoir ce que l’on veut Qui ne sait pas vers quel port il doit tendre n’a pas de vent qui lui soit bon ». Le bonheur est fondamentalement une question d’état d’esprit. L’honnĂȘtetĂ© rend les maux supportables, elle peut mĂȘme les transformer en biens. La pure thĂ©orie est bien inutile Ă  cet Ă©gard, prĂ©vient SĂ©nĂšque. Pour vivre selon la vertu, il faut accepter de dĂ©plaire et supporter le mĂ©pris. Le vrai bonheur est possible y compris dans la souffrance. Seule compte, dans tout acte, la disposition de l’ñme, car la vertu n’admet pas de compromis. Le bien de l’acte ne dĂ©pend pas des circonstances, seulement de la maniĂšre dont l’homme se rapporte Ă  cet acte, dont il le vit intĂ©rieurement. Par exemple, un repas fastueux est un mal si on en jouit honteusement, tandis que la torture est un bien si on la supporte avec gloire. Qu’aussi heureux est l’homme qui porte l’adversitĂ© avec courage que celui qui use honnĂȘtement de la prospĂ©ritĂ© ; aussi heureux le captif traĂźnĂ© devant un char, mais dont le cƓur reste invincible, que le triomphateur lui-mĂȘme. » On doit donc voir autrement la duretĂ© de l’existence La diĂšte est une peine pour l’intempĂ©rant ; le travail, un supplice pour le paresseux ; la continence dĂ©sole le dĂ©bauchĂ© ; et l’activitĂ©, l’homme qui n’y est point fait ; l’étude semble une torture Ă  un esprit inappliquĂ© ; de mĂȘme les Ă©preuves pour lesquelles nous sommes tous si faibles, nous les croyons dures et intolĂ©rables, oubliant que pour bien des hommes c’est un tourment d’ĂȘtre privĂ©s de vin ou rĂ©veillĂ©s au point du jour. Ces Ă©preuves ne sont pas difficiles en elles-mĂȘmes ; c’est nous qui sommes lĂąches et ramollis. » Comme l’expĂ©rience de la rĂ©alitĂ© dĂ©pend de la maniĂšre dont l’homme s’y rapporte, il peut se rendre beaucoup plus rĂ©sistant en endurcissant son esprit. SĂ©nĂšque dĂ©finit le sage par la rĂ©sistance Il se tient droit, quelque charge qui lui incombe ; rien ne le rapetisse ; rien de ce que l’homme doit subir ne le rebute. S’il fond sur lui quelqu’un de ces maux qui peuvent fondre sur tous, il n’en murmure point. Il connaĂźt sa force, il sait qu’elle rĂ©pond Ă  sa tĂąche. » La raison le rend intrĂ©pide dans ses convictions. Il est fier dans l’adversitĂ©, plus attachĂ© Ă  sa constance qu’aux opportunitĂ©s que lui prĂ©sente le sort. S’il souffre bien physiquement, comme tout homme, dans l’adversitĂ©, son Ăąme, elle, est hors d’atteinte. La sagesse se dĂ©finit en une seule phrase, mais elle ne donne ses fruits qu’avec le temps et beaucoup de pratique, comme certaines teintures n’imprĂšgnent la laine qu’aprĂšs un long et mĂ©thodique traitement. On y progresse de maniĂšre irrĂ©guliĂšre – parfois on rĂ©gresse – donc il faut s’armer de courage et de persĂ©vĂ©rance. Lettre 95 – La valeur de l’intention et la conviction en des dogmes moraux Rien ne sert de donner des prĂ©ceptes si l’esprit n’est pas prĂȘt Ă  les recevoir et Ă  les mettre en application. Inversement, l’homme peut faire son devoir en ignorant qu’il le fait. Il ne suffit pas de faire ce qu’indique le devoir, il faut encore le faire avec le sens du devoir. Par exemple, se prĂ©senter au chevet d’un ami malade n’est pas moral si c’est l’intĂ©rĂȘt – comme celui liĂ© Ă  l’hĂ©ritage – qui motive l’action. L’homme doit agir selon des idĂ©es directrices On doit se pĂ©nĂ©trer de convictions qui dominent l’ensemble de la vie je les appelle dogmes. [
] Des conseils dĂ©tachĂ©s sont trop peu pour ordonner et Ă©tablir tout un systĂšme. [
] Il faut se proposer un but de perfection vers lequel tendent nos efforts et qu’envisagent tous nos actes, toutes nos paroles, comme le navigateur a son Ă©toile pour le diriger dans sa course. Vivre sans but, c’est vivre Ă  l’aventure si force est Ă  l’homme de s’en proposer un, les dogmes deviennent nĂ©cessaires. » Rien n’est plus honteux, par contraste, que l’homme indĂ©cis, hĂ©sitant, et timide. NĂ©es du raisonnement, les lignes directrices sont des portions de la vĂ©ritĂ© qui nous permettent d’ĂȘtre inflexible dans nos jugements, par exemple pour distinguer le juste de l’injuste. Elles ne doivent pas plier devant l’opinion, afin que l’on apprĂ©cie chaque chose pauvretĂ©, richesses, gloire, ignominie, patrie, exil selon nos propres valeurs. Lettre 104 – Être toujours Ă©gal Ă  soi-mĂȘme, Ă  l’exemple d’illustres aĂźnĂ©s C’est simplement la nature qui porte l’homme Ă  chercher une vie honorable. Encore une fois, la souffrance et la mort n’affectent que les esprits naĂŻfs et imprĂ©parĂ©s. SĂ©nĂšque invite Lucilius Ă  s’inspirer de 2 exemples Socrate est restĂ© constant, Ă©gal Ă  lui-mĂȘme en toutes circonstances, en dĂ©pit des grandes inĂ©galitĂ©s du sort ; le stoĂŻcien Caton d’Utique n’est pas sorti du droit chemin malgrĂ© les pressions de CĂ©sar et de PompĂ©e. On craint cette aventure » qu’est la vie parce qu’on ne s’y engage pas pleinement Ce n’est point parce qu’elle est difficile que nous n’osons pas ; c’est parce que nous n’osons pas, qu’elle est difficile ». Une vie digne de ce nom demande des sacrifices. Il faut refuser tant les voluptĂ©s, qui nous ramollissent, que la richesse, qui nous asservit. Sans sacrifice point de libertĂ© ; et qui tient la libertĂ© pour beaucoup doit tenir le reste pour bien peu. » Lettre 107 – L’art nĂ©cessaire d’anticiper ; rien ne saurait nous Ă©tonner Lucilius se dĂ©sole que ses esclaves se soient enfuis. Or, SĂ©nĂšque trouve cette rĂ©action naĂŻve c’est le cours normal de l’existence, que parsĂšment les accidents. Tu es sujet, dans la vie, aux mĂȘmes accidents qu’en un bain public, dans une foule, en voyage, les uns prĂ©mĂ©ditĂ©s, les autres fortuits. Ce n’est pas une affaire de plaisir que la vie. » On doit se prĂ©parer mentalement aux pires accidents, telle la trahison d’un ami qui conspire pour nous assassiner. Il n’est pas possible de tout esquiver, mais on peut s’entraĂźner Ă  rĂ©sister Éviter tant d’ennemis, tu ne le peux ; les braver est possible, et on les brave quand on y a songĂ© souvent et tout prĂ©vu d’avance. On affronte plus hardiment le pĂ©ril contre lequel on s’est longuement prĂ©parĂ© ; et les plus dures atteintes, dĂšs qu’on s’y attend, s’amortissent, comme les plus lĂ©gĂšres effrayent, si elles sont imprĂ©vues. » La visualisation nĂ©gative de SĂ©nĂšque TĂąchons qu’aucun imprĂ©vu ne le soit pour nous ; et comme tout mal dans sa nouveautĂ© pĂšse davantage, tu devras Ă  une mĂ©ditation continuelle de n’ĂȘtre neuf pour aucun[5] ». La fuite des esclaves de Lucilius est un accident de rien du tout. Ils auraient pu faire bien pire – rĂ©pandre des rumeurs, le voler, l’empoisonner, le massacrer, etc. La rĂ©sistance commence avec une prise de conscience les souffrances sont inhĂ©rentes Ă  l’existence, elles sont partagĂ©es par tous les hommes. Imposons Ă  notre Ăąme la rĂ©signation, et payons sans gĂ©mir les tributs d’un ĂȘtre mortel. L’hiver amĂšne le froid, gelons ; l’étĂ© revient avec sa canicule, endurons-la ; une fiĂšvre malsaine attaque notre santĂ©, sachons ĂȘtre malades. [
] Ce que nous pouvons, c’est nous Ă©lever Ă  cette hauteur d’ñme, si digne de la vertu, qui souffre avec courage les coups du hasard et veut ce que veut la nature. » Rien ne sert de s’étonner, encore moins de quereller la nature », qui gouverne l’univers par le changement. La grandeur est, pour les stoĂŻciens, dans l’abandon Ă  l’ordre du monde. Lettre 108 – Comment il convient d’écouter et de profiter des philosophes SĂ©nĂšque prĂ©fĂšre l’échange privĂ© entre un maĂźtre et un disciple Ă  l’enseignement en classe. Il compare la frĂ©quentation d’un philosophe au bronzage oui, qui amĂ©liore inconsciemment l’apparence Ă  son Ă©poque tout du moins De mĂȘme, au sortir de chez un philosophe, quelque chose de lui nous suit nĂ©cessairement et nous profite, tout inattentifs que nous soyons ». Ceux qui viennent Ă©couter le sage pour goĂ»ter son Ă©loquence ne sont pas ses vĂ©ritables disciples, qui attendent une transformation intĂ©rieure du mode de vie prescrit dans le discours. SĂ©nĂšque se souvient que c’était son Ă©tat d’esprit au sortir des cours d’Attale, qui prĂŽnait le mĂ©pris des richesses et une forme de minimalisme. Les hommes aiment Ă©couter les prĂ©ceptes, mais ils ne les appliquent pas. SĂ©nĂšque invite Lucilius Ă  ne pas perdre de vue la vanitĂ© des choses matĂ©rielles ; Ă  se rĂ©pĂ©ter cette vĂ©ritĂ©, parce qu’elle a du mal Ă  pĂ©nĂ©trer dans l’ñme. Lui-mĂȘme avait oubliĂ© les prĂ©ceptes d’Attale en revenant dans le monde – ce n’est que plus tard qu’il les a rĂ©intĂ©grĂ©s dans son mode de vie plus d’huĂźtres ni de champignons, pas de parfum, plus de vin, de bains Ă  Ă©tuves, etc. En pratique, il calibre les rĂšgles qu’il suit en fonction des effets qu’il constate. Pour certaines choses, par exemple, il garde une mesure proche de l’abstinence si le retranchement total coĂ»te moins que l’usage modĂ©rĂ© ». Lettre 118 – De l’ambition et de la vanitĂ© de la vie des politiques Il faut rester Ă  l’écart de la politique et ne rien en attendre. Plus gĂ©nĂ©ralement, c’est en ne courtisant rien ni personne qu’on atteint une parfaite indĂ©pendance Ă  l’égard du sort. Cette attitude se justifie d’autant plus qu’on surestime les bienfaits de la prospĂ©ritĂ© Tu crois tel homme fort Ă©levĂ©, parce que tu rampes loin de lui ; mais ce point oĂč il est parvenu est, ce lui semble, bien bas. [
] Presque toujours le lointain nous abuse et nous l’admirons grandeur est, pour le vulgaire, synonyme de bonheur. » Lettre 122 – Des perversions et des vices du contre nature À quoi reconnaĂźt-on un vice ? Il fait violence Ă  la nature. Boire de l’alcool le ventre vide[6], ou rĂ©clamer des roses en hiver sont par exemple des dĂ©sirs contre nature, typiques des hommes qui mĂ©prisent la simplicitĂ© de la routine populaire parce qu’ils veulent se distinguer. Pour SĂ©nĂšque, de tels hommes sont dĂ©jĂ  morts. Ceux qui Ă©valuent toute chose selon sa valeur sociale en perdent de vue les bienfaits rĂ©els Ceux qui convoitent ou mĂ©prisent les choses selon qu’elles s’achĂštent plus ou moins cher, dĂ©daignent la lumiĂšre qui ne coĂ»te rien ». En voulant susciter l’envie par l’originalitĂ© de leur luxe, tous ces gens vivent Ă  rebours ». Il ne faut pas avoir peur de vivre comme tout le monde. Aussi, tenons donc, cher Lucilius, tenons le chemin que la Nature nous a tracĂ©, et n’en dĂ©vions jamais. LĂ , tout nous est ouvert et facile ; s’obstiner contre elle, c’est proprement vivre comme ceux qui rament contre le courant. » Conclusion sur “Lettres Ă  Lucilius” de SĂ©nĂšque Les Lettres Ă  Lucilius sont, au moment oĂč j’écris, le livre le plus important pour moi – et de loin – puisque c’est le seul que je frĂ©quente sur une base rĂ©guliĂšre. Je lis, sauf exception, une lettre chaque matin. C’est, pour l’instant, le meilleur moyen que j’ai trouvĂ© pour vivre avec la conscience du temps qui passe et installer la journĂ©e qui commence dans la cohĂ©rence de la vie que je souhaite. La clartĂ© du propos et la simplicitĂ© des prĂ©ceptes rendent facile d’intĂ©grer cette lecture dans la routine quotidienne. Elles placent les Lettres Ă  Lucilius Ă  la frontiĂšre de la philosophie et du dĂ©veloppement personnel. Mais s’agit-il, au juste, d’une frontiĂšre, ou d’un territoire commun ? Ce livre confirme une hypothĂšse personnelle tout un pan de la philosophie n’est autre que l’ancĂȘtre du dĂ©veloppement personnel. Les Lettres sont un livre de philosophie, mais elles Ă©taient un livre de dĂ©veloppement personnel. Et elles peuvent le redevenir, comme l’a compris Tim Ferriss. Notre Ă©poque prĂ©sente certaines similitudes avec celle qui a vu naĂźtre le stoĂŻcisme, Ă  la fin du IVe siĂšcle avant dans la GrĂšce antique. Nous sommes déçus – le terme est peut-ĂȘtre faible – par la politique, et la religion ne nous fournit plus la notice de l’existence. Peut-ĂȘtre sommes-nous perdus. Il nous manque quelque chose. Je crois que la philosophie pratique stoĂŻcienne peut retrouver aujourd’hui le rĂŽle qu’elle a jouĂ© jadis, Ă  AthĂšnes puis Ă  Rome. À voir l’engouement des AmĂ©ricains, c’est en bonne voie. Et quel meilleur manuel que les Lettres Ă  Lucilius ? Elles font un puissant antidote Ă  notre malaise. Vous souffrez ? Alors, vous apprendrez Ă  rĂ©sister. Vous perdez votre temps ? De cette façon, vous saurez le chĂ©rir. Peut-ĂȘtre que vous vous sentez anesthĂ©siĂ© par le confort moderne ? Vous retrouverez le sens de l’effort, le goĂ»t de la fatigue, et la transcendance de la douleur. Mais surtout, vous arriverez Ă  l’idĂ©e que le bonheur existe dĂ©jĂ  c’est le confort intĂ©rieur de l’ñme. Points forts Le message de SĂ©nĂšque est d’une luciditĂ© inouĂŻe, ce qui rĂ©sulte certainement des circonstances inĂ©dites de rĂ©daction. Les prĂ©ceptes qu’il donne sont directement applicables aprĂšs la lecture. De nombreuses formules sont aussi belles qu’inspirantes. Le style est simple et trĂšs clair. Le format lettres trĂšs courtes offre une grande libertĂ© au lecteur, qui peut avancer en picorant de temps en temps. Points faibles Les quelques rĂ©fĂ©rences Ă  la doctrine stoĂŻcienne peuvent rebuter l’initiĂ© comme le novice, qui ne lisent probablement pas les Lettres pour ça. Certaines idĂ©es sont redondantes mais c’est un dĂ©faut propre au format. La note de Romain Treffel, de 1000 idĂ©es de culture gĂ©nĂ©rale Avez-vous lu le livre “Lettres Ă  Lucilius” de SĂ©nĂšque ? Combien le notez-vous? 5 votes, moyenne 4,40 out of 5Loading...Visitez Amazon afin de lire plus de commentaires sur le livre “Lettres Ă  Lucilius” Visitez Amazon afin d’acheter le livre “Lettres Ă  Lucilius” Ressources [1] Rien n’est Ă  nous, Lucilius, seul le temps nous appartient. » [2] SĂ©nĂšque cite souvent Épicure, qui a pourtant fondĂ© la doctrine concurrente du stoĂŻcisme. [3] Il s’agit toujours de la via negativa. [4] Caton d’Utique -95, -46 est un homme politique romain qui s’est suicidĂ© aprĂšs avoir Ă©chouĂ© Ă  rĂ©sister Ă  CĂ©sar. [5] La traduction de n’ĂȘtre neuf pour aucun » n’est pas terrible j’écrirais plutĂŽt qu’aucun [mal] ne te surprenne ». [6] Il Ă©tait coutume, dans l’AntiquitĂ© romaine, de boire Ă  la fin du repas. Romain Treffel, du site 1000 idĂ©es de culture gĂ©nĂ©rale Recherches utilisĂ©es pour trouver cet article lettres Ă  lucilius, Ad lucilium analyse et traduction, ANALYSE DE AD LUCILIUM DE SENEQUE, dans le le texte ad lucilium de seneque quelle est la fonction de servietem, Lettres Ă  Lucilius articles scientifiques
taire traĂźner: traiter: aprĂšs: air: prĂšs: dĂšs: vraiment: nĂ©cessaire: mĂȘler: semaine: auprĂšs: caractĂšre: prĂȘt: matiĂšre: entraĂźner : connaissance 6)Une chanson Des hommes pareils by Francis Cabrel on Grooveshark. Des hommes pareils, Francis Cabrel Vous, vous ĂȘtes et nous, nous sommes Des hommes pareils Plus ou moins nus sous le soleil MĂȘmes cƓurs entre les mĂȘmes Ă©paules
ApprendreĂ  Ă©crire les lettres, tout un programme ! En majuscules ou en minuscules, votre enfant a de quoi faire pour s’exercer. Nous avons sĂ©lectionnĂ© pour vous les meilleurs supports pour lui apprendre Ă  former de belles lettres. L’alphabet n’aura plus de secrets pour lui ! Avec l’écriture des lettres, voici une premiĂšre Ă©tape vers la maĂźtrise de la lecture.
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Casey"Apprends Ă  t'taire" (Clip Officiel)Extrait de l'album "LibĂ©rez la bĂȘte" Disponible Physique & NumĂ©rique ( Itunes, Spotify, Deezer) (Casey / Laloo)(

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apprend a ecrire ou apprend a te taire